auteur : Catherine Gil Alcala
édition : La Maison Brûlée
sortie : novembre 2016
genre : théâtre, poésie
Zoartoïste fait partie de ces bizarreries littéraires que l’on ne sait pas trop comment appréhender au premier coup d’œil. C’est un ouvrage à lire lentement. Un ouvrage que l’on prend à la volée, que l’on ouvre pour clamer un extrait de temps en temps.
Catherine Gil Alcala rassemble dans cet opuscule sa pièce de théâtre Zoartoïste et son recueil de poèmes Contes Défaits en Forme de Liste de Courses. Deux genres que l’auteur va exacerber, au point d’en faire tomber les codes pour réinventer un style atypique, proche de l’œuvre d’art total.
Il faut d’entrée de jeu accepter de ne pas tout comprendre, et de se laisser bercer par la farandole de mots qui s’échappent de l’ouvrage. Des mots que l’auteur manie avec beaucoup d’adresse, au point d’en révéler leurs musicalités. Jeux de mots, virelangues, allitérations, assonances et autres figures de style irradient le recueil. Aucun doute, il s’agit bel et bien d’une brillante prouesse stylistique de la part de Catherine Gil Alcala.
Au-delà de cet aspect formel, Zoartoïste nous propulse dans un univers onirique où se mêlent personnages mythologiques et autres histoires voluptueuses. Un grand toho-bohu, en d’autres termes. Et c’est là toute la difficulté de l’ouvrage. Si on se laisse d’abord séduire par la beauté des mots et par les images poétiques qu’ils provoquent, on est rapidement submergé par l’incohérence des phrases misent bout à bout.
Zoartoïste, zoo-art-taoïsme, semble, en définitive être un recueil à consommer avec modération. On se délecte de temps à autre, d’un passage ou deux que l’on proclame à la manière des gueuloirs de Flaubert. Une approche que Catherine Gil Alcala à d’ailleurs exploité lors d’une performance poétique clamée en pleine rue. Une belle audace artistique. Chapeau bas !