Scénario et dessin : Nadia Nakhlé
Éditeur : Delcourt
Sortie : 8 septembre 2021
Genre : Roman graphique
Zaza Bizar, c’est le surnom qu’ont donné les enfants de son école à Elisa, 8 ans. Parce qu’elle souffre d’un trouble du langage, elle fait l’objet des moqueries constantes. Comment nouer des liens quand les autres ne comprennent pas ce que vous dites ? Dans son journal intime présenté sous forme de roman graphique, Elisa raconte ses peurs, sa tristesse, mais aussi ses petites victoires quotidiennes pour apprivoiser le langage et se faire des amis.
La solitude des enfants « dys »
Zaza Bizar est le récit d’une enfant différente parce qu’elle est « dys ». Dyslexique, elle souffre aussi de dysphasie, de dyscalculie et de dysorthographie. En d’autres termes, elle a du mal à apprivoiser le langage, ce qui rend la communication avec les autres difficiles. Dans son journal, Elisa décrit ses sentiments avec ses mots d’enfant, ce qui rend le texte très touchant. Les fautes d’orthographe donnent d’ailleurs lieu à des jeux de mots parfois très poétiques comme « être ange » pour « étrange ».
L’imaginaire comme refuge
Comme dans le magnifique album Les oiseaux ne se retournent pas, Nadia Nakhlé choisit des tonalités majoritairement noires et bleues avec des notes argentées pour évoquer la solitude de la nuit, mais aussi le pouvoir des rêves comme antidote à la solitude. Les illustrations sont sublimes et incroyablement lumineuses, faisant du livre un véritable objet précieux.
Le combat bien réel avec les troubles du langage (la phase mutique, les séances d’orthophonistes) évolue en parallèle avec le monde mental de Zaza Bizar. Grâce à sa rencontre avec Léo, un enfant lui aussi « différent », Elisa finit par accepter son surnom, symbole de sa singularité, et par trouver de nouvelles façons de partager ses rêves avec les autres.