Quand on parle de Deep Purple au commun des mortels, ils penseront à Smoke on The Water, au Live in Japan, à Black Night ou à Child in Time. Pourtant, dans les années 70, de 1973 à 1975 pour être précis, le groupe a sorti d’autres véritables pépites. Durant cette période que l’on baptise le Mark III, le poste de chanteur principal était assuré par David Coverdale, qui fonderait quelques années plus tard Whitesnake.
40 ans plus tard, la boucle est en quelque sorte bouclée puisque Mister Coverdale nous revient avec The Purple Album, un album contenant les plus grands succès de sa période Deep Purple réinterprétés à la sauce Whitesnakienne.
Ce choix d’album peut paraitre assez étrange, voir même décevant. En effet, reformé depuis 2002, Whitesnake a enchainé avec succès deux très bons albums (Good to Be Bad et Forevermore) ainsi que toute une série de tournées mondiales. Pour un groupe qui a retrouvé une seconde jeunesse, quel est l’intérêt de retourner 40 ans dans le passé? Est-ce l’aspect financier ou artistique qui a le plus influencé David Coverdale? Ou peut-être est-ce dû aux fans qui ne cessent de lui réclamer du Deep Purple en live? Nous ne pourrons bien sûr pas nous-même répondre à ces questions, mais elles ont clairement le mérite d’être posées.
Passons donc plutôt si vous le voulez bien au contenu de ce Purple Album. Composé de 14 ou 16 titres selon la version choisie, aucun des grands titres du Mark III de Deep Purple n’a été oublié. De Burn à Stormbringer en passant par Soldier of Fortune, You Fool No One, The Gipsy ou encore Mistreated, il y en a pour toutes les sensibilités.
Fidèle à sa promesse, Coverdale a retravaillé chaque morceau pour obtenir un bon mélange entre compositions originales et modernité, ce qu’il avait réussi à accomplir également sur les deux précédents albums du groupe. Musicalement parlant, c’est donc pro, bien exécuté, propre, trop propre d’ailleurs.
Coverdale apporte sa petite touche personnelle à des compositions dont il n’avait sans doute pas pu maitriser dans les années 70. Les fans de Deep Purple seront très certainement curieux d’entendre le résultat de cet intéressant travail.
Par contre, il faut bien constater que tout n’est pas parfait sur cet album. Tout d’abord, à la guitare, Joel Hoekstra se débrouille plus que correctement pour remplacer Doug Aldrich parti vers d’autres horizons, mais il ne parvient pas entièrement à faire oublier l’immense talent de son prédécesseur.
Un des autres points qui divisera sans doute le plus les fans est le chant de Coverdale. A 64 ans, il n’arrive forcément plus à pousser son chant comme il pouvait le faire dans les années 70. Mais, si sur certains morceaux sa voix plus mature apporte un certain plus au niveau de l’émotion, on a plutôt l’impression sur d’autres morceaux que c’est un frein qui enlève le coté sauvage des versions originales.
The Purple Album est un disque mature d’un chanteur dont on ressent clairement à certains moments la nostalgie d’une époque qui l’a fait connaitre et ériger en star. Si il est globalement et malgré ses défauts très agréable à l’écoute, s’agit-il d’un album que l’on ressortira dans cinq ans de son armoire ? Rien n’est moins sûr, car restons honnêtes, rien n’égalera jamais dans nos petits cœurs de rockeurs les versions originales de ces différentes compositions.
En plus de cela, les versions live de certains des titres (comme le sublime medley Burn-Stormbringer disponible sur le Made in Britain) sont beaucoup plus intéressantes et dynamisantes que les versions du Purple Album.
Pour terminer, sachez que le groupe partira en tournée à la fin de l’année et passera le 1er décembre à Forest National.
A défaut de nous avoir totalement convaincu sur album, nous ne raterons surement pas le The Purple Tour, car c’est bel et bien en live que l’on reconnait les plus grands.