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    WaHFF 2020 : « The Diary of Diana B. », un documentaire frappant gâché par une fiction banale

    The Diary of Diana B.
    de Dana Budisavljević
    Docu-fiction
    Présenté dans le cadre du WaHFF 2020

    Il est des films qui, sans passer à côté de leur propos, passent à côté de leur forme. The Diary of Diana B., inspiré de la vie et du travail de Diana Budisavljević, femme et résistante austro-croate qui a sauvé plus de 10.000 enfants des dangers oustachis pendant la Seconde Guerre mondiale, revêt ainsi les atours de la fiction, tout en étant fondamentalement documentaire, sans l’assumer complètement.

    Dès le début du film, le parallèle avec Shoah, le bouleversant documentaire de Claude Lanzmann, saute aux yeux. Par son sujet, bien sûr, mais aussi par la forme choisie par la réalisatrice Dana Budisavljević (sans relations avec le personnage évoqué) pour interroger ses témoins. Au fil de l’eau, dans le calme et le silence des ruines, les langues se délient et les souvenirs débordent, terribles. Comme si la quiétude et la tranquillité étaient nécessaires pour évoquer l’innommable, l’indescriptible de l’horreur. Des témoignages qui frappent et qui répondent aux images d’archives récoltées par la réalisatrice.

    D’autant plus puissantes qu’elles sont méconnues, ces images sont loin des séquences « déjà vues » sur ce thème qui, si elles ont toujours fortes, peuvent avoir été polies par notre imaginaire collectif. À travers ce travail de synthèse, la réalisatrice dresse le portrait d’une femme qui a tout fait pour aider ces enfants, aux prises avec l’inconnu, avec la terreur.

    La force des ces images et de ces témoignages dénote radicalement avec la mise en scène tristement plate et monotone des passages fictionnalisés de la vie de Diana B. Incarné sans bémols mais sans soubresauts également par l’actrice Alma Prica, le personnage qui prend vie devant nous semble n’être que l’illustration monochrome d’un texte, sans jamais dépasser son statut de narratrice tristement superflue. L’enchevêtrement des lignes frictionnelles et documentaires, présentes et passées, ne facilite pas la compréhension du film qui en pâtit dans la force de son propos. Fiction plutôt que documentaire, ou docufiction selon les propos de la réalisatrice, The Diary of Diana B. se retrouve finalement à cheval entre deux formes sans arriver à les concilier, la première plombant malheureusement une bonne partie de l’intérêt de la seconde.

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