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    Voyage à travers le cinéma français, le docu de Tavernier

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    Voyage à travers le cinéma français

    de Bertrand Tavernier

    Documentaire

    Sorti le 12 octobre 2016

    En guise d’introduction à Voyage à travers le cinéma français, Bertrand Tavernier se définit devant la caméra comme « un enfant de la Libération et de la Cinémathèque ». D’un œil vivant et d’un autre pas tout à fait mort, le réalisateur nous livre sa vision d’un cinéaste cinéphile sur le cinéma français des années 1930 à 1970.

    Durant 3 heures et 10 minutes, Bertrand Tavernier prend le temps de nous conter ses souvenirs — résurgence d’une mémoire en train de se défaire — et nous livre une série d’anecdotes autour des réalisateurs français qui ont fait le cinéma de son époque. Rendre hommage à des films devenus des symboles aujourd’hui, mais surtout faire vivre à nouveau, le temps d’un documentaire, une époque et des acteurs devenus autant des personnages que les rôles qu’ils interprétaient.

    De la même manière qu’un vieil homme nous retracerait sa vie au coin du feu, une longue soirée d’hiver, Bertrand Tavernier nous prend comme témoins d’une histoire du cinéma français, complexe et infiniment intéressante. En nous montrant plus de 500 extraits commentés et entrecoupés d’anecdotes, B.Tavernier évite l’écueil du documentaire pédagogique et réussit à nous immerger dans les cinémas de Becker, Renoir, Duvivier, Truffaut, Bresson, etc.

    En laissant courir les extraits et en prenant le temps nécessaire, il décrypte ce qui fait l’essence du cinéma de cette époque et dresse le portrait de cinéastes amis. D’abord à travers Jacques Becker, ce cinéaste amical ultra-moderne de sa génération et qui fait part d’une profonde empathie pour ses personnages ; puis de Jean Renoir on passe à Jean Gabin, et de Gabin on passe à Maurice Jaubert, le plus grand compositeur français.

    En abordant seulement ce qu’il aime et sans chronologie, Tavernier réussit à produire un film hautement personnel, où tout en parlant de lui, il parle de nous. Finalement, on sort de ce documentaire avec la folle envie de visionner toutes les filmographies de nos réalisateurs préférés.

    Paul Muller
    Paul Muller
    Journaliste du Suricate Magazine

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