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    Von Durden: III

    3 ans après le plantureux Dandy Animals, Von Durden revient avec un troisième album bien affuté (10 titres, 37 minutes). Sobrement intitulé III, il se veut plus direct que son prédécesseur. Enregistré en grande partie live, l’album n’est pour autant pas la restitution d’une répet’ de rock garage. Le groupe, doté d’habilités techniques évidentes,  n’abandonne pas les structures élaborées, pleines de breaks, les chœurs sexy… et l’ambition de sonner massif, au risque de quelques fois mixer certaines parties de basse très en avant. Les arrangements de clavier, moins présent, laissent une plus  grande place à l’excellent guitariste rythmique Kévin Dochain.

    Et si l’aspect Rock de série B, avec une ambiance à la « Diamond Dogs » sous testostérones, mélangé aux productions ciné de Robert Rodriguez (pour le  glam-rock décadent aux accents disco-stoner), était plus prononcée sur le précédent opus, « III » ne renonce pas à délivrer un univers. Depuis Dance to the music (2008), le groupe s’est débarrassé de tout un attirail de concepts (vestimentaires, visuels,…) pour se concentrer sur la musique et se forger une identité sonore, ce que l’on peut sans trop de peine leur octroyer.

    L’indéniable énergie pop-rock rend le tout très accessible, comme sur Don’t let me down qu’on aurait bien vu en premier single, plutôt qu’une Dead Queen nettement moins énergique et manquant de mordant…Le groupe excelle vraiment  lorsqu’il tisse des ambiances plus sombres et tendues, alternant  des couplets sont pression avec des refrains que l’on devine taillé pour être repris en chœur par le public.
    Passé les 3 premières chansons,  Attraction retient l’attention en nous emmenant sur des rivages plus cinématographiques, guitare vibrato à l’appui (accompagné de la plus grosse prestation vocale disque). Kick outta me est une respiration punk-pop avant la triplette très réussie Creature above the law, World on top, et Like a Bazooka, où tout le savoir-faire du groupe est résumé. Creature est un  gros tube à la grille d’accords bien troussée et  aux couplets faisant penser à une sorte de Walk this way (Run DMC & Aerosmith) sous amphétamines. Sans conteste un temps fort de l’album. Et si le refrain est particulièrement pop, ce morceau à la rythmique très hachées et aux riffs aiguisés (comme sur le titre suivant, World on top-au final instrumental explosif) rappelle que le groupe n’est pas hermétique aux influences venant du hip-hop (le groupe ayant par exemple invité à plusieurs reprises sur scène DYnamic pour des versions dantesques de Bonkers (version originale de Dizzee Rascal & Armand Van Helden)).

    Third Beat conclut l’album avec brio. Chanson au mix bien équilibré entre synthés et guitares, le tempo quelque peu ralenti, tout en basse synthétiques menaçantes, riff de guitares et chœurs féminins éthérés, d’où émerge un gros refrain mélodique et cathartique, elle laisse entrevoir une autre facette du groupe. Dommage qu’elle soit si courte !

    La release party le 1er octobre au Bota sera l’occasion de se prendre un bon shoot de rock’n’roll. Si leur travail studio n’est jamais négligé, c’est sur la scène qu’ils démontrent tout leur potentiel.

     

    Julien Chanet
    Julien Chanet
    Journaliste du Suricate Magazine

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