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    Le MIMA questionne notre rapport aux villes avec Multitude : Carving Memories in the Digital Age de Vhils

    C’est du questionnement du rapport que nous avons avec les villes que voit le jour la nouvelle exposition du MIMA; Multitude : Carving Memories in the Digital Age du street artiste portugais Alexandre Farto alias Vhils. Modifiant l’espace urbain par ses interventions, il grave, perfore les murs et crée des fresques qui creusent un lien entre le passé et le présent de nos sociétés.

    « La plus grande invention humaine » dit l’historien Ben Wilson à propos des villes.

    Les villes naissent autour des bâtiments, certains ayant pour unique but de rapprocher les citadins et de créer une cohérence sociale nécessaire au développement et au bon fonctionnement de la société. Le MIMA tend à observer l’évolution constante des villes, à faire le point sur l’état actuel de notre société et à projeter son évolution. De par sa volonté constante d’arrêter le temps, l’artiste Vhils fige une scène de vie quotidienne dans un des murs du MIMA et invite le spectateur à réfléchir aux villes et au rapport que l’on entretient avec elles. Que nous restent-ils des générations précédentes et quel héritage laissons-nous aux suivantes ?

    Vhils ©Jose Pando Lucas

    Au premier étage, sont présentées des capsules vidéo, filmée dans des villes partiellement identifiable, mais en même temps anonyme. Des citadins se déplacent dans les foules, l’absence de fond sonore contraste avec l’agitation de certaines scènes. Grâce à ses vidéos en haute définition, le spectateur peut observer les villes et ses citoyens au ralenti.

    Bien que ses fresques se sculptent sur les murs des villes, Vhils installe aussi son travail à l’intérieur des bâtiments. À l’aide d’affiches récupérées dans les rues, il encolle et déchire certaines parties jusqu’à laisser apparaître un visage. Aidé par son équipe, ils créent au second étage du MIMA une fresque déchirée exprimant le chaos visuel de l’architecture urbaine. Une seconde fresque suivant la même méthode est pour le coup participative. Les spectateurs sont invités tout au long de la durée de l’exposition à y déchirer un morceau, créant ainsi une œuvre en constante évolution.

    Vhils – Billboard 3

    L’hyperconnectivité et les nouveaux moyens de communication

    Sensible à la thématique du numérique et des nouveaux moyens de communication qui en découle, le MIMA questionne encore une fois la notion de mémoire collective. Celle-ci devenant plus vaste au fur et à mesure que les informations sont partagées et stockées en ligne. Entre opportunité technologique et saturation chaotique de communication, l’hyperconnectivité est le thème de l’installation qui donne son nom à l’exposition, Multitude. Présentée au dernier étage du MIMA, l’œuvre est pensée spécialement pour le lieu. Composée de plusieurs paraboles de différentes tailles positionnées tout autour de la pièce, elle offre un nouveau médium à l’artiste. Ici Vhils grave, perfore, ponce le métal par endroit pour faire apparaître des yeux et des parties de visages. Une bande son est ajouté à l’œuvre berce le spectateur de chants d’oiseaux, de paroles lointaines de citadins, de bruits de la vie quotidienne d’une ville.

    Vhils ©Jose Pando Lucas

    Une fresque de Vhils est réalisée dans le cadre du parcours Street Art de la ville de Bruxelles, celle-ci s’installe de manière permanente au 25 rue Léopold, 1000 Bruxelles. L’œuvre, représentant un visage féminin fait référence à la révolution des Œillets, une révolution qui a eu lieu au Portugal dans les années 70 afin de réinstaurer une démocratie après des années de dictature. Tel un écho à l’histoire actuelle, l’artiste rappelle que nos libertés, qu’elles soient de penser ou d’expression sont précieuses mais surtout fragiles. L’art et la liberté sont liées et influencent une réflexion sociale nécessaire pour la société.

    Anaïs Staelens
    Anaïs Staelens
    Responsable de la rubrique Arts/Expos Journaliste du Suricate Magazine

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