auteur : James Renner
édition : Super 8
sortie : février 2017
genre : thriller
Jack Felter, professeur d’histoire sans histoires voit sa vie chamboulée le jour où Samantha, son premier amour, réapparait pour lui demander de lui rendre service. Et pas n’importe lequel. Son mari, le psychiatre Tony Sanders, pour qui elle a quitté Jack, a disparu. Malgré les lointaines rancœurs qu’il éprouve envers Tony qui était jadis son meilleur ami, Jack accepte de le retrouver. Ses recherches l’amènent à rencontrer Cole, un jeune patient de Tony interné depuis quelques années. Il lui affirme pouvoir lui révéler où se cache le médecin. Pour gagner la confiance de l’adolescent et connaître le fin mot de l’histoire, le professeur devra accepter d’entrer dans le délire de Cole et mettre de côté son esprit rationnel. Voire d’y laisser la raison ?
Amis paranoïaques, ce livre est fait pour vous ! James Renner va vous emmener dans une incroyable escapade au pays du complot, si bien que vous ne regarderez plus François De Brigode du même œil au prochain JT. Le personnage par qui tout commence est Cole. Cet ado dément pour qui tous les faits d’actualité que les médias transmettent jour après jour aux quatre coins du globe sont remaniés depuis des dizaines et des dizaines d’années. Le tout orchestré par le Grand Oubli, vaste opération destinée à provoquer l’amnésie générale et retoucher les souvenirs. Par qui ? Pourquoi ? Comment ? Vraiment ? Il ne vous reste plus qu’à plonger dans ce roman labyrinthique pour découvrir si Cole est aussi timbré que les spécialistes le prétendent.
Quoi qu’il en soit, un tas de monde fait partie de cette folie menée par James Renner. Qu’ils aient œuvré pour le Bien et/ou le Mal, ils sont tous là : Stephen Hawking, Nikola Tesla, Albert Einstein, les nazis (encore là ceux-là!) ou encore le dodo (pas ce à quoi vous aimez vous abandonner avec ce bon vieux Morphée mais l’oiseau disparu il y a quelques siècles). Il est assez étonnant et amusant de voir comment l’auteur détourne de grands noms – et un grand volatile – pour essayer de nous faire gober une version altérée de la réalité.
En sa qualité de professeur à l’université de Kent, James Renner insère également pas mal de références littéraires et cinématographiques (saviez-vous qu’en 1971 une première version de l’adaptation du roman Charlie et la chocolaterie de Roald Dahl a vu le jour ?) ce qui n’est pas pour déplaire aux amateurs.
Néanmoins, Version officielle reste d’une qualité moyenne au niveau de l’écriture avec ses dialogues plats et bien trop fréquents ainsi que d’un rythme inégal. Sachez aussi que vous devrez vous blinder pour faire face à de très nombreuses informations qui arriveront en rafale et vous bombarderont pendant 482 pages.
Cependant, malgré un début lent et peu prometteur, ce livre évolue de façon surprenante et l’auteur parvient à ficeler une histoire originale que l’on referme en se disant que le monsieur a, contre toute attente, bien fait son boulot. James Renner manipulerait-il aussi bien ses personnages que ses lecteurs ?