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    Vagin tonic, de Lili Sohn

    Scénario et dessin : Lili Sohn
    Éditions : Casterman
    Sortie : 6 juin 2018
    Genre : Humour, biologie, histoire

    Suite à des traitements contre le cancer (qu’elle décrit dans sa trilogie La guerre des tétons), Lili Sohn se rend compte du peu d’information qu’elle possède sur le fonctionnement de son propre corps, et par extension de celui des femmes en général. De ses recherches découle Vagin Tonic qui, comme son nom l’indique, va s’intéresser au sexe féminin, sous un angle à la fois scientifique et historique. Cela lui permet d’aborder une grande gamme de thématique, en lien plus ou moins direct avec son sujet de base. L’album mélange ainsi des parties consacrées pleinement au vagin à d’autres plus ouvertes, faisant passer le lecteur d’un chapitre sur le clitoris ou sur les cycles menstruels à un autre centré sur le rapport entre la médecine et les femmes à travers le temps.

    L’approche de l’auteur se fait également personnelle, car comme le dit la couverture, c’est « [s]on petit guide décontracté de la foufoune » qu’elle entend mettre en image. Pour ce faire, Lili Sohn se délaisse avec une énergie communicative d’une pudeur qui n’aurait ici pas lieu d’être, et entrecoupe également chaque information de passages humoristiques bienvenus. Elle parvient ainsi à traiter de manière décomplexée ses nombreux sujets, tout en les rendant facilement accessibles. Cela lui offre de plus l’opportunité d’aborder des thèmes graves, comme la violence gynécologique, avec une apparente légèreté qui participe du plaisir d’une lecture au rythme soutenu. Niveau thématique, Vagin Tonic brasse donc large, ce qui lui apporte une richesse non négligeable malgré parfois une certaine candeur, que l’auteur assume néanmoins (l’ouverture du projet, qui s’attarde sur ce qu’être une femme veut dire, effleure à peine son sujet).

    On retrouve cependant l’un des paradoxes qui semble inhérent à ce type d’ouvrage : l’impression d’avoir à la fois trop d’informations, et en même temps pas assez. Comme énoncé précédemment, le principe même de l’album pousse Lili Sohn à passer en revue de multiples sujets. Il est donc normal que certains se retrouvent plus développés que d’autres. Cela induit cependant une impression de déséquilibre qui pourra se faire plus ou moins ressentir chez le lecteur, en fonction de ses propres centres d’intérêts. À cela s’ajoute un autre élément, que cette bande dessinée à le mérite de mettre en valeur, à savoir le manque d’études scientifiques, et donc de connaissances, sur certaines parties de l’anatomie féminine. De là découle un léger sentiment d’inachevé, malgré le fait indéniable que Vagin Tonic contient son lot d’informations intéressantes et à le mérite de mettre en lumière plusieurs éléments méconnus, comme l’endométriose ou le choc toxique. Sur la dernière page, Lili Sohn avoue ne pas en avoir fini avec le sujet, qu’elle compte bien approfondir, et c’est tant mieux. On attend la suite !

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