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    Une vie toute tracée : oser l’écriture

    Couverture de la BD « Une vie toute tracée », Le Cil Vert (Shampooing, 2021)

    Scénario et dessin : Le Cil Vert
    Éditeur : Shampooing
    Sortie : 3 février 2021
    Genre : Roman graphique, autobiographie, humour

    Dans Une vie toute tracée, Le Cil vert évoque sa recherche d’une vocation alors qu’il est déjà jeune papa. La mort inattendue de son père dans un accident du travail l’encourage à affronter ses peurs et à oser l’écriture… non sans quelques péripéties.

    En quête d’identité

    Une vie toute tracée est une bande dessinée largement autobiographique qui fait suite à Un faux boulot (2015) et Rentre dans le Moule (2017). Dans ces deux premiers albums, Le Cil Vert évoque ses débuts de carrière plutôt insatisfaisants. Dans Une vie toute tracée, qui peut se lire indépendamment, le bout du tunnel est en vue. Alors que Jean se retrouve père au foyer à Prague, où sa femme travaille pour une ONG, il tombe par hasard sur un atelier d’écriture automatique. Une façon pour lui d’exprimer ses sentiments alors que son père vient de décéder de manière imprévue. Et le début d’une vocation, enfin…

    La relation au père

    Publié quelques jours après les Chroniques de jeunesse chez le même éditeur, Une vie toute tracée présente de nombreux points communs avec le roman graphique de Guy Delisle. Dans les deux cas, les auteurs-dessinateurs abordent leur découverte de l’écriture de bande dessinée en même temps que leur relation avec leur père. Des pères distants, qui suscitent l’indifférence, l’ennui ou la peur, et qui finissent par apparaître presque comme des étrangers à leurs propres enfants.

    Un anti-héros attachant

    Les fils, au contraire, représentent une nouvelle génération de pères : pleinement engagés dans la parentalité et dans leur couple, prêts à suivre leur compagne à l’étranger. Si Le Cil Vert comme Delisle accordent une grande place à l’autodérision, le Jean d’Une vie toute tracée a ceci de particulièrement attachant qu’il est hanté par ses angoisses et ses échecs. Chacun des chapitres de l’album évoque un ou plusieurs moments embarrassants ou décevants, créant un personnage de « loser » qui ferait presque concurrence à L’homme le plus flippé du monde.

    Comme le résume très bien la compagne de Jean dans une mise en abîme en fin d’ouvrage :

    On s’identifie, on se dit que si un type comme ça s’en sort malgré ses casseroles… bah, on devrait tous pouvoir y arriver !

    Soraya Belghazi
    Soraya Belghazi
    Journaliste

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