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    « Une maison sur l’eau », Emuna Elon a le don de vous distraire et de vous bouleverser

    Titre : Une maison sur l’eau
    Autrice : Emuna Elon
    Editions : Albin Michel
    Date de parution : 3 mars 2021
    Genre : Roman

    En pleine tournée mondiale pour la promotion de son dernier roman, l’écrivain israélien Yoel Blum fait étape à Amsterdam, bravant l’interdiction de sa défunte mère de retourner dans leur ville d’origine. En effet, aucun Blum n’y est retourné depuis que la famille a dû fuir Amsterdam en plein chaos de la Seconde Guerre mondiale. Une visite au Musée historique juif va ébranler l’écrivain au plus haut point : il y reconnaît dans une vidéo d’archives d’avant-guerre Néti, sa sœur aînée, accompagnée de Sonia, leur mère, qui tient dans ses bras un bébé, un garçon…qui ne ressemble en rien à Yoel.

    De retour en Israël, l’idée qu’il ait un frère, peut-être encore en vie, commence à obséder Yoel. Il décide de retourner plus longuement à Amsterdam pour retrouver la trace de cet enfant. Avant son départ, Néti lui raconte les bribes de ses souvenirs de petite fille. C’est ainsi que commence le nouveau roman de Yoel, basé sur l’histoire de la famille Blum.

    Une maison sur l’eau est un véritable bijou pour les amoureux d’Amsterdam. L’autrice compose une ode à cette ville qu’elle semble connaître sur le bout des doigts jusque dans ses moindres ruelles. En lisant les pérégrinations de Yoel, vous n’aurez qu’une envie, c’est de l’accompagner pour parcourir les rues, les musées, les berges le long de l’Amstel et pour certains, se pochetronner dans les fameux cafés bruns aux murs douteux… ce qui provoquera peut-être une certaine frustration, pauvres confinés que vous êtes !

    Pour autant, Emuna Elon ne fait pas que nous proposer de paisibles balades en vélo car elle décrit l’avant-guerre et les premières craintes de la communauté juive d’Amsterdam, craintes qui iront crescendo jusqu’à ce que la Guerre éclate et que la véritable nature humaine des citoyens s’affiche. La suite, vous la connaissez.

    La langue d’Emuna Elon est facile d’accès mais on devine en filigranes une grande culture et une passion pour l’art et plus particulièrement pour la peinture. Ainsi l’évocation des Pays-Bas, qui pour certains ne se limiterait qu’aux sabots en bois, au Gouda ou à Dave, s’en trouvera enrichie!

    Quant au rythme, le roman alterne les errances de Yoel plus lentes et rassurantes, avec les drames antérieurs vécus par sa famille au cœur de la tourmente. Ce qui procure une lecture douce qui gagne en intensité à mesure que l’on voit le dénouement arriver.

    Bref, lire Une maison sur l’eau est la garantie d’un moment de lecture passionnant, dont l’histoire bouleversante vous hantera très longtemps.

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