Under The Silver Lake
de David Robert Mitchell
Thriller, Comédie
Avec Andrew Garfield, Riley Keough, Topher Grace
Sorti le 15 août 2018
Sam, aspirant acteur devenu glandeur professionnel, passe le plus clair de son temps à épier ses voisins depuis le balcon de son appartement à Los Angeles. Un soir, il fait la connaissance de son attirante voisine Sarah, une jeune femme également à la recherche de célébrité. Mais le lendemain, Sam découvre son appartement complètement vidé et abandonné, et décide de se lancer sur ses traces. En chemin, il se retrouvera confronté à des situations de plus en plus étranges et sordides…
Avec un déluge de références à la culture pop (que ce soit au cinéma, à la musique, à la bande-dessinée ou à la télévision), Under The Silver Lake pourrait en noyer plus d’un, mais il parvient néanmoins à nous garder la tête hors de l’eau grâce à son traitement assez humoristique et décalé qui lui permet d’éviter les écueils du genre. En effet, pas besoin de relever toutes les sources d’inspiration ni tout ce à quoi il est fait allusion pour apprécier l’histoire. Au contraire, l’abondance de clins d’œil à cette culture qui nous entoure et nous façonne ne nous donne qu’une envie : revoir le film une seconde fois, voire une troisième, pour tenter de dénicher des détails qui nous avaient échappé à la première vision.
Le contraste entre les images colorées extrêmement léchées et la noirceur du récit renforce le sentiment d’inquiétude du spectateur, et traduit parfaitement cette impression de « tout est trop beau pour être vrai ». On pourrait voir dans la dernière réalisation de David Robert Mitchell une critique de cette société où tout est dicté par les codes de la pop culture, et plus particulièrement ceux de Hollywood. Mais ce serait oublier tout ce côté ludique instauré par ce jeu de références et ce labyrinthe d’énigmes et de théories du complot dans lequel Sam, ayant enfin trouvé de quoi occuper ses journées, semble se complaire.
Au fur et à mesure de ses découvertes sur ce monde parallèle mystérieux, communiquant par signes cabalistiques et par codes dissimulés dans des objets populaires comme des chansons à succès ou des boîtes de céréales, Sam nous entraîne avec lui dans sa quête acharnée. On se laisse agréablement prendre au jeu et on commence même à un certain moment à se demander si toutes ces conspirations n’existeraient pas réellement. Tentant alors nous aussi de trouver des explications à ces drôles de coïncidences, on ne peut malheureusement qu’être un peu déçu du dénouement de la situation, qui est loin de refléter la complexité de tous les éléments qui y ont mené.