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    Un amour qui ne finit pas : pas un simple vaudeville

    De André Roussin, de la Compagnie La Comédie de Bruxelles, mise en scène de Daniel Hanssens avec Laure Godisiabois, Christel Pedrinelli, Pierre Pigeolet, Daniel Hanssens. Du 3 au 22 mars 2018 au Centre Culturel d’Uccle.

    Après avoir choisi d’adapter l’auteur anglais Alan Ayckbourn, Daniel Hanssens continue l’exploration de l’amour en choisissant Un amour qui ne finit pas, pièce peu connue d’André Roussin, auteur célèbre des années 50, tombée malheureusement en désuétude avec le temps. Le metteur en scène témoignait d’ailleurs de son amour pour cette pièce dans l’interview qu’il nous avait accordé en novembre 2017. En plus de la richesse de la langue, Hanssens trouvait admirablement beau le thème de la pièce : « C’est un type qui est dans une station balnéaire. Il rencontre une femme, il la regarde et la femme dit : « Mais Monsieur, arrêtez de me regarder ! ». Lui dit alors : « Non seulement, je vais continuer de vous regarder, mais en plus, je vais vous aimer ! ». L’homme va alors lui écrire tous les jours, lui promettant un amour infini, sans appartenance, sans jalousie. La seule chose que la femme doit faire, c’est recevoir ses lettres et les lire. » Mais évidemment, comme dans tout bon vaudeville, rien ne va se passer comme prévu et les partenaires respectifs vont mettre leur grain de sel dans le fantasme de cet homme qui veut entrer en amour comme on entre en religion.

    Daniel Hanssens ne s’était pas trompé, la langue est belle et l’histoire est originale. De plus, Roussin était réputé pour insuffler des thématiques peu communes dans ses vaudevilles. La pièce parle certes des amours de riches protagonistes et de malentendus inévitables, mais s’amuse aussi à égratigner, grâce à un style incisif et corrosif, ces couples bourgeois et la structure même du vaudeville.

    Pourtant, il convient d’avouer que chaque médaille a son revers. Si la thématique et le traitement dénonciateur de la pièce fait rire aux éclats, l’histoire a parfois du mal à rester prenante. Dans la même optique, si les acteurs sont très en forme (surtout Laure Godisiabois, hilarante et Pierre Pigeolet, impeccable) et sont d’une précision comique à toute épreuve, les nombreuses erreurs d’élocution, ce soir-là, ont un peu gâché la fête.

    Malgré tout, ne boudons pas le plaisir de nos zygomatiques et profitons d’Un amour qui ne finit pas pour passer une excellente soirée grâce à une pièce à la scénographie et à la mise en scène impeccables.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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