Triple alliance (The Other Woman)
de Nick Cassavetes
Comédie
Avec Cameron Diaz, Leslie Mann, Kate Upton, Nikolaj Coster-Waldau, Nicki Minaj
Sorti le 14 mai 2014
Critique :
Tout semble idyllique entre Carly et Marc. Un couple new-yorkais BCBG semblant croquer la vie à pleines dents. Pour pimenter leur vie sexuelle, Carly décide de faire une surprise à Marc en s’amenant chez lui déguisée en soubrette. Mais lorsque la porte s’ouvre, celle-ci tombe nez à nez avec la femme de ce dernier, Kate. Toutes deux déçues par ce mensonge et par l’homme qu’elles croyaient irréprochable, les deux femmes vont surprendre Marc avec une troisième conquête dénommée Amber. Un complot est dès lors mis en place par le trio de choc.
Triple alliance, ou The Other Woman dans sa version originale, est un film de filles à tous points de vue.
Premièrement, un trio de femmes fatales bien décidées à se venger du vilain mari trompeur, cela fait ressortir les clichés les plus usités du cinéma d’outre-Atlantique. De plus, les femmes ont ici le beau rôle même si Nick Cassavetes essaie d’en dépeindre un tableau bien moins élogieux, notamment en les confrontant entre elles. Deuxièmement, les frasques drolatiques s’axent essentiellement sur le parcours sentimental féminin plutôt que sur le couple.
Au regard de ces brèves explications, on pourrait se dire qu’il suffit de se rendre au cinéma en groupe de filles pour une heure et demi de franche rigolade, laissant les compagnons devant la prochaine coupe du monde de football. À cette constatation, nous répondrons par la négative car le film de Nick Cassavetes n’est pas hilarant, loin de là. Comme dit précédemment, les clichés foisonnent dans cette production, ce qui tend à dévoiler un scénario assez banal au demeurant. Peu d’idées novatrices et encore moins de blagues cinglantes.
De fait, Nick Cassavetes semble avoir survolé son sujet. Lui qui avait excellé avec le drame romantique N’oublie jamais (The Notebook), n’a pas réussi à insuffler une âme à son récit. Triple alliance est peu inspiré à l’instar d’un soap opera hebdomadaire, sympathique à regarder mais dont le spectateur ne peut en expliquer l’histoire une semaine après l’avoir vu.
Bref, le film ne nous a pas marqué si ce n’est quelques cocasseries parsemées ici et là dans l’histoire. A contrario, le réalisateur a réussi son casting. Tout d’abord en installant Cameron Diaz dans un rôle taillé à sa mesure, celui d’une femme fatale, riche et indépendante. Même si elle alterne le bon et le mauvais, l’actrice n’est pas déplaisante dans ce rôle. Mais la palme revient sans aucun doute à Leslie Mann. La californienne révèle ici toute l’ambiguïté de son personnage et, par essence, toute l’alchimie complexe d’une relation amoureuse. Balançant habilement entre la femme timides aux charmes cachés et la dévergondée avide de vengeance, elle a réussi sa prestation. Reste encore pour compléter le trio la belle Kate Upton. Femme aux charmes envoutants et plus qu’agréable à regarder, elle apporte au film une dimension burlesque supplémentaire. Symbole de la beauté écervelée, le personnage d’Amber n’est pas dénué d’intérêt contrairement à la manière dont on le présente dans le film. En outre, ses formes généreuses misent en avant dans le film contrastent avec l’uniformité anorexique de bon nombre de modèles féminins actuels.
En résumé, Triple alliance ne transpire pas l’originalité à cause d’un récit trop caricatural jouant abondamment dans la surenchère. Reste une comédie en toile de fond qui n’a d’intérêt que le trio féminin hétérogène jouant en roue libre face aux spectateurs.