Le trio Grumiaux, composé de Philippe Koch au violon, Luc Dewez au violonelle et Luc Devos au piano, a donné ce samedi 4 octobre un concert en hommage à la bohème au Salon gothique de l’Hôtel de ville de Mons. A travers des œuvres de Franz Liszt, Anton Dvorak et Bedrich Smetana, ils nous ont fait voyager à travers les traditions populaires d’Europe centrale.
Forts d’une d’expérience de vingt ans avec leur trio, les trois artistes ont livré un concert d’exception, où régnait perfection et sympathie. Le plaisir de jouer sur scène ensemble et de présenter ce type de pièces est immédiatement perceptible par la public et ne rend le concert que plus agréable. Entre les tournées en Suisse, en Allemagne, les nombreux CD enregistrés et les diverses prestations au fil des ans, le trio a acquis une solide réputation dans le domaine, justifiée par la perfection de leur jeu.
Le programme comportait tout d’abord une pièce de Franz Litszt : Tristia, la vallée d’Obermann. Le thème est d’abord entonné par le violon, pour être ensuite repris par le violoncelle et soutenu par le piano. Cette composition fait appel à l’émotionnel, alternant avec facilité et émerveillement des passages intenses à d’autres plus légers et aériens.
Le trio a ensuite attaqué le Trio pour piano et cordes n°4 « Dumky », op. 90, B. 166 d’Anton Dvorak. Le premier mouvement Lento maestoso alternent de longs passages majestueux et lents à d’autres rythmés et dansant. Ce jeu de va-et-vient entre les différents rythmes créent une œuvre très dynamique et surprenante. S’ensuivent d’autres mouvements : Poco adagio, Andante où la tonalité typique bohémienne s’exprime de manière manifeste, Andante moderato, Allegro et Lento maestoso. Ces différents mouvements ne sont pas une succession de mouvements indépendants l’un de l’autre ou reprenant le même thème sur une variation rythmique, mais promènent efficacement le spectateur d’un mouvement à l’autre avec diversité et attache.
Enfin, le trio a clôturé ce concert avec une œuvre de Bedrich Smetana : Trio pour piano, violon et violoncelle, op. 15, comportant trois mouvements Moderato assai, Allegro ma non agitato et finale presto. Les deux premiers mouvements rendent l’impression d’être de facture plus classique de Dvorak, tandis que le mouvement final a une sonorité plus contemporaine. Le lien avec la bohême s’exprime véritablement dans les parties plus rapides et enjouées.
Un concert aux sonorités bohémiennes et à la maitrise parfaite d’un trio d’exception.