Tracks
de John Curran
Biopic, Aventure
Avec Adam Driver, Mia Wasikowska , Emma Booth, Melanie Zanetti, Jessica Tovey
Sorti le 2 juillet 2014
Critique :
« Certains nomades sont chez eux partout, d’autres nulle part ». Tracks partait pourtant d’une très bonne intention : retracer l’épique aventure de l’australienne Robyn Davidson qui, en 1977, s’est lancé le défi de relier Alice Springs à l’Océan indien à pieds.
Elle a traversé le désert aride australien sur près de 3000 km avec pour seule compagnie son chien et quatre dromadaires. Le National Geographic a sponsorisé et immortalisé son périple en envoyant régulièrement un photographe (Adam Driver) à plusieurs étapes de son chemin.
Un voyage solitaire, épique et difficile dans lequel apparait la radieuse Mia Wasikowska en interprète de Robyn. Elle offre une très belle performance et cela restera peut-être l’unique rayon de soleil de ce film finalement peu créatif.
Cheveux dorés aussi secs que la paille, peau brulée et déshydratée, le spectateur observe cette jeune femme de 27 ans affronter tous les dangers, tous les obstacles pour réaliser son rêve. Inspirant… à l’image des reportages du National Geographic.
Mais l’histoire s’arrête là. Le réalisateur John Curran ne fait qu’adapter de manière linéaire et littérale le best seller autobiographique de Robyn Davidson. Il n’apporte aucune vision personnelle sur le récit. En témoignent les photos du générique de fin où le spectateur peut se rendre compte que tout, des costumes aux prises de vues sont entièrement fidèles aux clichés d’origine. Il aurait pu se montrer plus créatif en traitant de la solitude à laquelle l’héroïne doit fait face et la folie dans laquelle elle aurait pu sombrer. Il se contente d’un récit fade où le spectateur reste éperdument extérieur aux émotions qui devraient normalement l’envahir.
Reste néanmoins une photographie et des décors fabuleux, une actrice très en vogue et dans le rôle du photographe, un Adam Driver (Série Girls) qu’on aimerait voir plus souvent. Malgré ces trois bons points, le réalisateur rate son pari principal : offrir à cette aventure l’éclat qu’elle mérite.