Tracers
de Daniel Benmayor
Action
Avec Taylor Lautner, Marie Avgeropoulos, Adam Rayner, Rafi Gavron, Josh Yadon
Sorti le 18 février 2015
Tracers, le titre du nouveau film d’action de Daniel Benmayor, est également un terme spécifique qui désigne des pratiquants du parkour, motif principal de ce film. C’est l’histoire d’un coursier New Yorkais, Cam (Taylor Lautner), qui, croulant sous les dettes, n’arrive plus à s’en sortir. Un jour, il renverse à vélo Nikki (Marie Avgeropoulos), une fille charmante et mystérieuse. Mais elle s’avère être insaisissable non seulement à cause de sa réserve, mais également parce qu’elle fait du parkour. Cam, fasciné par la jeune fille et son monde, se lance à son tour dans la pratique de cette discipline. Il se rapproche aussitôt de son gang de rue et commence à s’entrainer avec eux. Mais tout bascule très vite et Cam découvre à quoi servent vraiment ces capacités extraordinaires : le parkour n’est qu’un moyen pour « ne pas se faire prendre ». Dans le but de régler ses problèmes d’argent, Cam commence à bosser pour le chef du gang, Miller (Adam Rayner), mais une fois séduit par la criminalité et par Nikki, il a du mal à en finir.
L’histoire est plutôt banale et prévisible, parfois même naïve. Les dialogues ne sont pas très nombreux ni très profonds, les personnages pas assez développés. Au lieu de s’attacher à l’intrigue, Daniel Benmayor choisit d’accentuer la forme pour montrer le vrai enjeu, celui du parkour. Et tout dans ce film le met à l’honneur : le dynamisme et l’allure des prises, les angles et les mouvements de la caméra, la progression de l’action et la musique, mais surtout les performances de cascadeurs. Contrairement aux emblématiques films du parkour, Yamakasi ou Banlieue 13, Tracers ne se concentre pas sur l’histoire mais propose principalement une ambiance, qui constitue son point fort. Dangereuse et désirable, elle nous révèle un monde de parkour qui fascine par sa liberté et son manque de limites. Une drogue pour les amateurs d’adrénaline.
C’est le premier grand rôle de Taylor Lautner depuis Twilight. S’il n’impressionne pas spécialement par son jeu d’acteur, il nous épate avec sa performance athlétique en réalisant une grande partie des cascades lui-même. À ses côtés, Marie Avgeropoulos (The 100) crée un personnage un peu plus difficile à cerner, mais ne surprend pas non plus. Ils arrivent tout de même à construire un couple crédible, d’autant plus qu’ils en ont constitué un hors tournage.
Malgré la superficialité de leurs personnages, dont nous devinons à l’avance le profil, il faut admettre que le directeur a essayé d’écarter le gros cliché des « jeunes à problèmes » souvent associé aux adeptes du parkour dans des films de ce genre. Ses « tracers », sombres et mystérieux, sont à la marge de la société, mais le risque qui rythme leur existence, à travers la criminalité et le parkour, est un mode de vie plus qu’une fatalité. Une manière de gagner une liberté et une indépendance exceptionnelles.
Tracers remporte des points pour ses qualités esthétiques. Le film est aussi divertissant grâce à ses nombreuses scènes d’action : beaucoup de poursuites, sauts, acrobaties qui impressionnent. Néanmoins, il manque d’originalité car, si on enlève le parkour, il ne reste plus grand-chose.