De Gilles Dal, mise en scène de Nathalie Uffner avec Laurence Bibot, Alexis Goslain et Ariane Rousseau. Du 18 janvier au 24 février 2018 à 20h30 au Théâtre de la Toison d’Or (TTO).
Tout va très bien fait le pari d’aborder un sujet grave et délicat – la maladie d’un enfant – avec humour et légèreté, tout en laissant place à l’émotion et à la tristesse. Défi relevé.
Peut-on rire d’un évènement aussi tragique que la maladie d’un enfant ? C’est dans son expérience personnelle que Gilles Dal a puisé son inspiration pour cette pièce originale, mi-tragique mi-comique, jouée au TTO pour la toute première fois cette saison. Son fils ayant été atteint d’un cancer à l’âge de neuf ans, Dal est bien placé pour décrire et détourner les codes sociaux qui entourent la maladie. Les réactions des amis, des collègues, du personnel soignant… sont décrits avec un humour bienveillant et léger, sans que la maladie elle-même ne soit tournée en dérision.
Assez courte (1h15 environ), reposant sur une mise en scène plutôt sobre, la pièce est portée par ses trois comédiens, avec une Laurence Bibot incarnant tour à tour les différents interlocuteurs du couple, du personnel soignant aux amis et à la famille en passant par les « hopiclowns », ces bénévoles déguisés en clowns chargés de faire rire les enfants hospitalisés. Les attitudes de ces divers personnages, souvent maladroites voire caricaturales, offrent une bonne partie du ressort comique de la pièce, même si certaines scènes auraient gagné à être moins outrancières. Comme le souligne Dal dans un entretien accordé à Jean-Michel Zecca dans l’émission « C’est tout vu » sur Bel RTL, il ne s’agit pas ici d’humour noir mais d’humour tout court, le rire étant une façon pour les parents de gérer leur tristesse et leur frustration face à un sentiment permanent d’injustice et d’incompréhension.
L’histoire qui nous est contée ici est en effet avant tout celle d’un couple, divorcés depuis peu, mais réunis par la force des choses pour faire face à la maladie de leur enfant. Ce sont d’ailleurs les dialogues entre le père et la mère qui offrent les moments les plus authentiques de la pièce. Alexis Goslain et Ariane Rousseau sont très convaincants dans leurs rôles respectifs. Alors que chacun fait l’expérience de la maladie à sa façon, leurs efforts pour se comprendre et se soutenir dans cette épreuve se traduisent pas des questionnements et des confidences qui sonnent juste, et dans lesquels de nombreux couples devraient se reconnaître.
Tout va très bien est joué dans la grande salle du TTO jusqu’au 24 février 2018. Pour chaque place achetée, un euro est versé à la Fondation Kick Cancer.