Ecriture collective et création de Ludovic Barth & Mathylde Demarez. Ecriture et interprétationLudovic Barth, Gwen Berrou, Yoann Blanc, Mathylde Demarez, Adrien Desbons, Benoît Gob et Christel Olislagers. Du 16 janvier au 1er février 2020 au Théâtre Varia. Crédit photo : Alice Piemme
L’histoire prend place dans un monde où la binarité n’existe plus, chacun évolue entre les deux genres archaïques, se définissant dans une infinité de nuances. Quatre adolescents atteints d’un mal étrange qui les rend au fur et à mesure sexistes et homophobes, et un robot, s’enfoncent dans les bois pour se cacher.
Dans un camping abandonné, ils vont tenter de préserver leur amitié sérieusement entachée par ses crachins d’intolérance qui sortent de leurs bouches. Alors que la maladie progresse, une autre présence se fait sentir dans le camp… Ils ne sont pas seuls.
Ton joli rouge-gorge est une création de la Clinic Orgasm Society ; ce groupe réunissant des personnes de toutes allégeances scéniques et artistiques interroge à travers des œuvres, spectacles et autres « trucs », l’être humain, cherchant à faire jaillir comme un orgasme commun des soubresauts de réflexions. Cette entité libre se cristallise autour de Mathylde Demarez et Ludovic Barth.
Que dire… Cette création est un kaléidoscope qui donnerait un peu la nausée. Tout ceci est extrêmement désappointant. De bout en bout, que ce soit la mise en scène, les dialogues, le jeu d’acteur, l’intrusion étrange de ce rouge-gorge, la manière dont les clichés sont amenés et utilisés.
Les quatre adolescents sont interprétés par des quadragénaires, choix artistique qui ne suscite pas l’humour par le décalage mais le malaise. Lorsque la maladie s’exprime, elle s’exprime à travers des clichés sexistes et homophobes qui au lieu de dénoncer le propos le renforce. Il y a une myriade d’éléments propres à perturber le spectateur et à le laisser à l’orée du camping sans jamais le plonger au cœur même de cette histoire in-fine bien triste.
De-ci delà, des éclats de justesse et de beauté pourtant, des petits morceaux déposés beaucoup trop parcimonieusement au fil de l’histoire. Le travail sur les costumes rendant très bien cet esprit libre et non-binaire, donnant beaucoup de fluidité aux identités des personnages, le robot et la lumière.
C’est un sentiment de perplexité intense qui reste une fois la pièce finie. On ne sait pas trop si ce qu’on a vu était bien ou pas mais on sait que le propos en valait la chandelle et les quelques peines visuelles endurées.