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    Tome 1 de Blue Note : Les Dernières heures de la prohibition

    blue note tome 1 dargaud couverture

    scénario : Mathieu Mariolle
    dessin et couleurs : Mikaël Bourgouin
    éditions : Dargaud
    sortie : 6 septembre 2013
    genre : Polar

    Du jazz, de la prohibition et de la boxe : c’est le cocktail proposé par Mariolle et Bourgouin pour le début de cette saga sur les années 30 à New York. C’est aussi une belle découverte, explications.

    Pour ce premier tome, on suit le parcours de Jack Doyle, héros à l’américaine, plus fort que le système corrompu mais qui y laisse sa gloire. Ancienne vedette du ring déchue, son ancien impresario lui propose de remonter sur scène pour réaffronter un ancien adversaire et savoir si il peut le battre à la loyale ou si son adversaire avait été payé pour se coucher. La victoire au bout des gants, les problèmes commencent : son impresario l’a doublé et il a un mafieux local sur le dos. Le but ? S’en sortir et fuir ce monde de dingue.

    L’histoire fort conventionnelle de Mariolle n’entache en rien une BD à découvrir. Il s’inspire des films noirs scorcesiens ou leoniens tout en évitant de gaver le lecteur par une trame trop sportive. Le vrai combat est la lutte de Jack pour garder son intégrité dans un monde de la prohibition qui a fait naître une mafia de plus en plus puissante mais déclinante à l’approche du retour de l’alcool aux yeux de tous.

    Étonnamment, le jazz n’est que suggéré en trame de fond. Mais le deuxième tome annonce une personnage central de jazzmen, ce qui changera diamétralement le style de l’intrigue.

    Car c’est aussi le style qui joue beaucoup dans la réussite de cette histoire. Le coup de crayon et les couleurs (mise en valeur des dominantes rouges) intronise Bourgouin dans la cour des grands et instaure un climat pesant, violent et passionnant. Le rythme des combats est magnifiquement rendu au fur et à mesure des cases. Seuls quelques cases parfois trop brouillonnes gâchent de temps en temps le plaisir.

    Fan de cinéma noir ou de BD à caractère, vous serez ravis par celle-ci. Malgré une histoire quelque peu classique, un dessin brouillon, il faut se précipiter à l’intérieur d’un ouvrage à l’atmosphère aussi pesante qu’envoûtante.

    Loïc Smars
    Loïc Smarshttp://www.lesuricate.org
    Fondateur, rédacteur en chef et responsable scènes du Suricate Magazine

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