Depuis le 1er janvier 2025, de nombreuses créations artistiques datées de 1929 ont rejoint le domaine public aux États-Unis. Parmi elles, deux figures emblématiques de la bande dessinée, Tintin et Popeye, ainsi que plusieurs œuvres littéraires, cinématographiques et musicales de renom.
La fin des droits d’auteur pour des icônes culturelles
Conformément à la législation américaine, les droits d’auteur expirent 95 ans après la publication d’une œuvre. Ainsi, chaque premier janvier voit des milliers de livres, films, musiques et autres créations artistiques perdre leur protection juridique, devenant librement exploitables aux États-Unis. Pour 2025, les vedettes sont le reporter belge Tintin, créé par Hergé, et le marin Popeye, imaginé par l’Américain Elzie Crisler Segar, tous deux apparus pour la première fois en 1929.
Le Centre d’étude du domaine public de l’université Duke, en Caroline du Nord, publie chaque année la liste des œuvres entrant dans le domaine public. Jennifer Jenkins, directrice de ce centre, rappelle que « ces dernières années ont vu des personnages fascinants comme Mickey Mouse (2024) et Winnie l’Ourson (2022) rejoindre le domaine public. En 2025, ce sont les premières versions de Popeye et Tintin qui peuvent être librement copiées, partagées ou adaptées ».
Des limites territoriales
Toutefois, cette libéralisation ne concerne que les États-Unis. En Europe, où les droits d’auteur s’éteignent 70 ans après le décès de l’auteur, les créations d’Hergé restent protégées jusqu’à 2054. Par conséquent, une exploitation internationale des premières aventures de Tintin, notamment dans Tintin au pays des Soviets, pourrait enfreindre les lois européennes. De plus, seules les premières versions des personnages, dans leur forme originale de 1929, sont concernées. Ainsi, les éléments ajoutés ultérieurement – tels que la houppette iconique de Tintin ou les personnages comme le capitaine Haddock et les Dupond-t – restent soumis à des droits d’auteur.
Popeye, quant à lui, est déjà tombé dans le domaine public en Europe depuis 2009, son créateur ayant disparu en 1938. Aux États-Unis, cette figure emblématique est désormais librement utilisable sous sa forme originale, telle qu’elle était présentée dans le comic strip The Thimble Theatre en 1929.
Une année de grandes œuvres libérées
L’année 1929 fut prolifique sur le plan artistique. Parmi les œuvres entrées dans le domaine public américain, on retrouve des classiques littéraires comme Le Bruit et la Fureur de William Faulkner, L’Adieu aux armes d’Ernest Hemingway, Une chambre à soi de Virginia Woolf, ou encore la première traduction en anglais de À l’Ouest, rien de nouveau d’Erich Maria Remarque. Ces romans, souvent adaptés au cinéma, continuent d’influencer la culture contemporaine.
Côté cinéma, Chantage d’Alfred Hitchcock, premier film britannique parlant, et La Garde noire de John Ford figurent parmi les œuvres désormais libres de droits. Dans le domaine musical, des pièces iconiques telles que le Boléro de Maurice Ravel et la première version de Singin’ in the Rain des américains Ignacio Herbert Brown et Arthur Freed peuvent être reproduites et adaptées sans restriction… Outre-Atlantique uniquement.