Nous les avions découverts à travers leur album Cornerstone en 2013, voici que reviennent les incroyables talents du groupe This Misery Garden.
Un groupe venu de Genève en Suisse qui nous offre un métal alternatif très pointu avec des riffs taillés dans le rock et énormément d’émotion à travers le chant à la fois atypique et néanmoins très touchant de Steve. Ajoutez à cela des mélodies bien travaillées et une batterie au top, et vous avez là un groupe atypique et extrêmement séduisant.
Ils nous proposent Hyperstitious, un troisième album très réussi qui nous a remis dans le bain dès les premières notes.
Le disque s’ouvre sur December Lullaby, une chanson qui débute sur un son de rythme cardiaque que tout parent reconnaîtra certainement, puisqu’il s’agit de celui d’un bébé. Une mélodie commence alors et le rythme diminue jusqu’à ce qu’il coïncide avec celui de la chanson. Il y a là une démarche particulière voulue par Laurent, l’un des guitaristes du groupe qui est devenu papa depuis le précédent album. Une manière de partager avec nous cette sensation unique que l’on ressent lorsque l’on entend battre le cœur de son enfant la première fois.
Mais revenons au cœur de ce qu’est This Misery Garden et passons à la chanson suivante : Incognito. Dès le début de la chanson, on reconnait de suite ce qui nous avait frappé sur le précédent album. Ce son énorme que l’on ramasse comme un caillou en pleine face.
Laurent, Antoine et Jeremie nous servent une fois de plus des riffs incroyables et nous démontrent aussi ce talent inné dans la manière de nous toucher avec une puissance et une détermination hors du commun. La chanson sonne superbement et le groupe a peu de mal à convaincre avec une telle qualité d’écriture.
On poursuit avec Emocide, plus lourd avec cette batterie malmenée par Stephan qui tabasse nos tympans par moments. Il y a pourtant toujours de la douceur au loin dans la mélodie du refrain qui renforce l’émotion que l’on perçoit dans le chant de Steve.
Et ce sont des caractéristiques que l’on retrouve çà et là sur l’album. Il n’y a rien à jetter. Tout est magnifiquement composé et surtout interprété.
On a là des musiciens très talentueux, non pas parce qu’ils en mettent plein la vue, mais parce que chaque riff, chaque mélodie sert la chanson et ne l’alourdit pas dans un déluge de notes ou des tempos effrénés comme certains ont tendance à le faire aujourd’hui.
This Misery Garden a su conserver son style rustre et doux à la fois.
On compare souvent ce groupe à Tool ou d’autres formations du genre. Il faut tout simplement reconnaître que This Misery Garden, à l’instar d’autres comme Klogr a cette qualité que peu de groupes ont, c’est-à-dire une singularité qui fait qu’on les reconnait instantanément et qu’on les apprécie, non pas parce qu’ils font penser à tel ou tel nom, mais simplement parce qu’ils sont eux-mêmes et n’ont pas besoin de copier qui que ce soit.
Un album de cette formation s’écoute du début à la fin sans que l’on soit rassasié et on prend énormément de plaisir à écouter en boucle un tel chef-d’œuvre.
On peut évidemment écouter l’album chanson par chanson, mais un tel album est d’autant plus plaisant quand on prend du recul et qu’on l’apprécie dans son ensemble.
Comme l’était Cornerstone, Hyperstitious est un concentré d’adrénaline et d’émotions que l’on ne peut s’empêcher de remettre sur sa platine chaque jour qui passe en maltraitant nos pauvres cervicales une fois de plus.
Note : 9/10
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