Pour sa première exposition d’envergure à Bruxelles, Roger Ballen propose The Theatre of the Ballenesque, un projet qui se veut introspectif et non rétrospectif de sa carrière. L’artiste y explore une scénographie différente avec des médiums nouveaux et une approche pluridisciplinaire, tout en gardant son univers propre : sombre, mis en scène et parfois dérangeant.
Roger Ballen est né aux États-Unis et débute la photographie dans les années 70 en voyageant, notamment en Afrique du Sud. Quelques années plus tard, après l’obtention de son diplôme, il s’installe à Johannesburg qui devient un lieu clef pour la prise de ses clichés. Dans un contexte géopolitique tendu, ses clichés gagnent assez rapidement en notoriété et finissent par l’imposer comme l’un des photographes contemporains les plus reconnus.
L’artiste à crée un univers complet, à la base photographique, mais actuellement pluridisciplinaire en mêlant le dessin, la vidéo, la peinture et l’installation. Au fil des ans, des éléments, toujours caractéristiques de son œuvre, se sont rajoutés à sa pratique à la base inspirée par un graffiti ou une tâche sur le mur d’un salon qu’il photographie. L’artiste photographie des endroits souvent violents ou socialement chaotiques dans lesquels évoluent des personnes démunies, parfois sorties d’un établissement psychiatrique, d’un centre d’incarcération ou simplement luttant pour survivre dans un environnement défavorable.
De ces clichés ressortent une multitude de sentiments partagés questionnant la peur, la mort, la solitude, l’abandon et le chaos dans des mises en scènes où l’on ne sait pas vraiment ou s’arrête la réalité et où commence la fiction.
Pour The Theatre of the Ballenesque, l’artiste propose plusieurs séries de photographies, une ancienne datant des années 80 et 90 et d’autres plus récentes qui accentuent le côté mise en scène et décors de théâtre auquel se joint une installation centrale, crée spécialement pour le musée. L’exposition se veut immersive. Le spectateur entre entièrement dans l’univers de l’artiste en traversant un rideau recouvert de ses dessins. Deux séries de photographies sont placées sur les murs, sans cadre afin d’être confronté plus directement au sujet et une installation conçue spécialement pour l’exposition qui joue sur la notion d’absurdité, à l’image du théâtre Ballenesque.
Roger Ballen décrit lui-même le Ballenesque comme « une esthétique unique, une transformation
du monde physique que je crée ». La première partie de l’exposition propose Correspondances, une exposition des œuvres de Ronnie Delrue, artiste belge dont les peintures sont le résultat d’expériences émotionnelles et intellectuelles. Comme pour Roger Ballen, la question de la beauté et de la laideur, de l’esprit humain et de l’inconscient ont une place importante dans la création. Certaines œuvres sont le fruit d’une collaboration entre les deux artistes.
L’exposition est présentée en parallèle d’autres événements liés à l’artiste avec d’autres institutions belges. L’Ancienne Belgique propose ainsi un concert de Die Antwoord, déjà sold out depuis plusieurs mois, dans lequel Roger Ballen interviendra artistiquement. La Box Galerie présentera quant à elle une série de photographies de l’artiste dans l’exposition Outland. Le S.M.A.K présente en parallèle l’exposition Correspondances de Ronny Delrue.
L’univers de Roger Ballen est complet, riche en détails et en signification et ressemble à aucun autre. Pour sa première exposition importante à Bruxelles, La Central offre une introspection du travail actuel de l’artiste.
Infos pratiques
- Où ? La Centrale for Contemporary Art, place Sainte Catherine 44, 1000 Bruxelles.
- Quand ? Du 14 novembre 2019 au 14 mars 2020, du mercredi au dimanche de 10h30 à 18h.
- Combien ? 8 EUR au tarif plein. Plusieurs tarifs réduits disponibles.