The Lady in the Van
de Nicholas Hytner
Comédie dramatique, Biopic
Avec Maggie Smith, Alex Jennings, Jim Broadbent
Sorti le 13 avril 2016
The Lady in the Van, récit autobiographique initialement publié sous la forme d’un livre, est devenu en 1999 une pièce de théâtre conçue par le romancier, dramaturge et scénariste Alan Bennett. Elle est maintenant adaptée au cinéma par le réalisateur Nicolas Hytner. Nos deux hommes n’en sont pas à leurs premières collaborations puisque Nicolas Hytner avait déjà mis en scène Maggie Smith dans la peau du même personnage sur les planches londoniennes.
L’histoire (presque) vraie de notre lady débute dans les années 1960 sur une route de campagne, lorsque Mary Shepherd, prise de panique après avoir percuté accidentellement un jeune motocycliste, se met en cavale avec à ses trousses une voiture de police. Le film reprend dans les années 1970 dans le quartier chic et arty de Camden à Londres, où on retrouve notre lady sans abri au volant d’un van de fortune repeint en jaune, s’installer provisoirement dans l’allée de la nouvelle maison du metteur en scène Alan Bennett. Directement inspirée d’un épisode de la vie de l’écrivain, Miss Shepherd y restera finalement quinze années.
Abordant la figure récurrente de l’écrivain, le film constitue une réelle étude sur l’acte de création : qu’est-ce qu’écrire ou créer ? Où trouve-ton l’inspiration ? L’excellent Alex Jennings, en proie à des questions identitaires et existentielles, se donne régulièrement la réplique à lui-même, interprétant ainsi les deux facettes d’un même personnage. Lorsque l’un vit, l’autre écrit. En nous faisant rencontrer le double visage de l’écrivain, le film réussit à rendre l’indécision du personnage palpable. À ses côtés, le personnage de Maggie Smith, opiniâtre et à l’hygiène douteuse, sait ce qu’il veut, vivre dans un van, à l’image d’une punition qu’il s’infligerait.
Malheureusement, la relation qui se noue entre cette femme entêtée et envoutée par la Vierge Marie et l’homme de lettres revêt des allures d’un téléfilm en période de Noël. Le rythme plat ne décolle jamais, la religion catholique omniprésente transforme le film en une vague de bons sentiments — fausse culpabilité, repentance et hospitalité — et le traitement de cette micro-communauté à la Desperate Housewives reste flou et complètement embué.
Si parfois la formule « sa vie, c’est son œuvre » marche à la perfection, l’histoire (presque) vraie de The Lady in the Van constitue une véritable histoire (presque) réussie.