The happiest man in the world
de Teona Strugar Mitevska
Drame
Avec Vedrana Božinović, Adnan Omerović
Présenté dans le cadre du Bridges Film Days
Dans le cadre de la sixième édition du festival Bridges Film Days qui se tient du 08 au 12 février à Bozar, les spectateurs ont eu l’occasion de voir ce mercredi le film de la réalisatrice macédonienne Teona Strugar Mitevska, The happiest man in the world, un film sur le pardon et les nombreux démons qui hantent encore les sociétés des pays de l’ex-Yougoslavie, 30 ans après les nombreuses guerres qui ont endeuillé cette région.
Asja, une célibataire de 40 ans, vit à Sarajevo. Pour faire de nouvelles rencontres, elle décide de consacrer son samedi à un speed dating. Elle se retrouve face à Zoran, un banquier de 43 ans qui ne cherche pas l’amour mais le pardon.
Une mise en scène originale
D’emblée, on peut souligner que si le thème du pardon a déjà été abordé de nombreuses fois au cinéma, l’approche de la réalisatrice quant à la mise en scène est plutôt originale, ce qui apporte aux spectateurs de beaux moments de réflexion, mais également des tranches de rire, involontaires ou non. Si l’idée de réunir les protagonistes pour un événement a priori futile peut faire l’objet de critiques, il apparaît qu’elle est excellente en fin de compte, celle-ci permettant de faire monter la tension graduellement, les personnages impliqués dans ce drame se découvrant peu à peu au fil des questions posées.
Basé sur des faits réels, ce récit nous montre à quel point les traumatismes peuvent encore être nombreux dans des régions secouées dans le passé par la guerre, que les causes de celles-ci peuvent encore faire naître de nombreuses tensions, mais surtout, que les manières d’y répondre sont aussi diverses que les personnes impliquées. Loin des clichés véhiculés par les grands studios hollywoodiens ou européens, Teona Strugar Mitevska nous fait découvrir dans The happiest man in the world, un monde plus complexe, plus proche de la réalité, qui réjouira ceux qui ne se contentent pas de réponses simplistes et réductrices.