« The Foxglove King », nécromancie, lutte de pouvoir et triangle amoureux

Titre : The Foxglove King
Autrice : Hannah Whitten
Editions : Bragelonne
Date de parution : 15 mai 2024
Genre : Fantasy

Hannah F. Whitten est une autrice américaine, sa duologie « The Foxglove King » a déjà été traduite dans une demi-douzaine de langues. Une histoire où la magie de la mort entoure les vivants et où aucun sacrifice n’est trop élevé pour lui échapper.

Un Versailles gothique

Lore est une nécromancienne et depuis son plus jeune âge, elle dissimule son don afin d’échapper aux griffes d’un culte secret dans les catacombes de sa cité. Devenue aujourd’hui une trafiquante de poison et une espionne émérite, elle passe de larcins en arnaques pour le compte de ses protectrices qui l’ont recueillie dès l’âge de treize ans.

Malgré son activité illicite, elle a toujours su rester en dehors des radars de la Presque Mort, une fraction de prêtres-guerriers habilités à utiliser la Mortem pour le compte du Roi Sanctifié. Elle, qui possède une affinité illicite avec cette magie de la mort, sait que l’étendue de son don ne doit pas être révélée. Mais lorsque l’une de ses opérations tourne mal et qu’elle finit entre les mains des prêtres qu’elle cherche depuis toujours à fuir, elle s’imagine bientôt condamnée au bucher.

Il semblerait, toutefois, que le roi ait d’autres ambitions pour elle. Il souhaite qu’elle l’aide à résoudre une malédiction des plus étranges qui touche certains villages du pays où tous les habitants semblent frappés d’un sommeil proche de la mort. Il la charge de mener son enquête au sein de la mystérieuse Cour de la Citadelle, véritable Versailles gothique.

Tiraillée entre son attirance pour Gabriel, un duc devenu prête de la Presque Mort chargé de la guider et Bastian, l’énigmatique et sulfureux prince héritier, elle devra mener à bien sa mission sans risquer de perdre des plumes. La cour de la Citadelle mérite sa réputation d’intrigante et de cruelle, dans ce panier de crabes, elle devra protéger le secret de ses origines. Car si le roi venait à apprendre qui elle est vraiment, le bucher serait alors la plus clémente des sentences.

Lux in tenebris

Nous avons eu un début de lecture plutôt compliqué avec une description d’univers très complexe. On comprend l’ambition portée par l’autrice dans cette œuvre, celui de nous immerger pleinement dans une cité avec ses lois, sa magie et ses enjeux politiques cependant la logique narrative manquait parfois de clarté. Fort heureusement pour nous, dès le milieu de l’ouvrage, nos cieux se sont éclaircis et la fin a fini par nous convaincre.

Les protagonistes sont charismatiques et se révèlent plutôt denses au fur à mesure de l’histoire. Nous avons beaucoup apprécié l’accent mis sur les prêtres-guerriers de la mortem qui est défini comme un clergé pétri de convictions presque bigotes. Il était intéressant de voguer sur cette thématique, on ressentait une ambiance propre aux procès aux sorcières, quelque chose de l’ordre de l’hérésie et de la protection des sacrosaintes lois du Dieu qu’ils servent. La transgression est incarnée par une femme, une représentante de l’obscurité, que l’on cherche à maitriser, à contraindre, à dominer. Un parallèle avec notre tragique histoire moderne plutôt convaincant.

The Foxglove King est une romantasy avec des enjeux politiques assumés, un désir de transgression teintée d’obscurité et de lumière. Un clair-obscur dans lequel les dieux ont leur mot à dire. Une romance entre des êtres que tout sépare mais que tout rapproche dans un univers de mort et de fatalité.