The Boy
de William Brent Bell
Epouvante-Horreur
Avec Lauren Cohan, Rupert Evans, Ben Robson
Sorti le 27 janvier 2016
Fuyant un passé trouble, une jeune américaine accepte la proposition qui lui est faite en Angleterre : s’occuper d’un jeune enfant, au sein d’un immense manoir. À son arrivée, elle est confrontée à une surprise de taille, l’enfant en question se révélant n’être autre qu’une poupée. Ce n’est là que le début d’évènements de plus en plus étranges…
Avec un synopsis comme celui-ci, le spectateur est en droit de s’attendre à un conte dans la pure tradition gothique, avec mise en valeur de la demeure et de ses occupants, humains ou non, et misant avant tout sur l’ambiance. William Brent Bell, le réalisateur, choisit cependant une voie quelque peu différente.
Si The Boy instaure peu à peu un climat fantastique, il le fait par petites touches. Articulé autour du thème de la perte d’un enfant, le film refuse le spectaculaire et privilégie le hors-champ, préférant miser sur une approche plus psychologique du genre. Cela lui permet de réserver son lot de moments surprenants tout en déjouant, dans un premier temps, certaines attentes quant au rôle de la poupée. Si sa possible incarnation peut de prime abord générer une forme de peur, ne se trouve-t-on pas, au final, devant un simple enfant, quelque peu différent ?
Ce parti pris intriguant, s’il n’évite pas plusieurs longueurs et raccourcis scénaristiques peu subtils, permet cependant d’excuser les vieilles ficelles utilisées par William Brent Bell pour rappeler au spectateur qu’il se trouve bien devant un film d’horreur. Les jump scares et autres scènes de rêves servent ainsi à appuyer le basculement qui s’opère peu à peu au sein de l’héroïne et à rendre tangible sa perte de repères.
Le tout est appuyé par une réalisation qui colle au plus près de son personnage principal et qui n’hésite pas à adopter une approche gentiment voyeuriste, voire manipulatrice. Ce choix s’effectue néanmoins aux dépends d’un décor qui, mieux exploité, aurait pu s’avérer effrayant.
C’est là que réside le principal défaut de The Boy. Si le mystère qui s’y développe éveille l’intérêt, l’approche même choisie par le réalisateur peine à faire naître la crainte chez le spectateur et amoindrit l’impact d’un dernier acte plus brutal. Nous n’en dirons rien de plus, afin de ménager les surprises qu’il comporte, mais reconnaissons que nous pourrions le qualifier de décevant au vu de ce qui a précédé, même s’il découle d’une certaine logique. En résumé, si le long-métrage adopte une approche plutôt inattendue, il peine à convaincre sur la durée.
Dommage, car il y avait là matière à un film plus original.