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The Apprentice
Réalisateur : Ali Abbasi
Genre : Drame
Acteurs et actrices : Sebastian Stan, Jeremy Strong, Maria Bakalova
Nationalité : Canada, Danemark, Irlande, USA
Date de sortie en DVD et Blu-Ray : 19 février 2025
Dans les années 70, le jeune Donald Trump (Sebastien Stan) travaille au sein de l’entreprise familiale en gérant des immeubles destinés aux classes moyennes. Empêtré dans une affaire de racisme, il fait appel à l’avocat véreux Roy Cohn (Jeremy Strong). Avec lui, tous les coups sont permis ! A son contact, l’ascension de l’entrepreneur est fulgurante. Très vite l’élève surpasse le maître… Mais à quel prix ?
Depuis son investiture en janvier 2025, l’opinion publique et les médias font face à un état de sidération catatonique. Il est revenu. Non, il ne s’agit pas de Pennywise, cauchemar de toute une génération de cinéphile, mais bien d’un autre clown digne des plus grands antagonistes du septième art. Alors que la réalité dépasse la fiction, il était temps d’offrir au public un biopic sur l’une des figures les plus controversées de ces quarante dernières années. Mais comment diable Donald Trump a-t-il pu enfoncer les portes de la Maison-Blanche ?
Derrière chaque grand homme…
Les premières minutes du film s’ouvre sur Nixon acculé, proche de la fin. En pleine affaire du Watergate, il clame haut et fort qu’il n’est pas un escroc. Devant sa télé, Trump le regarde impassible. On est encore bien loin de la figure agressive que l’on connait aujourd’hui.
Car, si son ambition est déjà palpable, l’homme d’affaire détonne par sa sobriété voire sa pudibonderie dans des seventies flamboyants. Etalé sur une bonne décennie et profitant de l’essor du néolibéralisme, l’intrigue suit le futur président, passant de presqu’anonyme à figure incontournable de l’entreprenariat new-yorkais.
C’est sa rencontre avec Roy Cohn, sorte de pygmalion, qui va jouer un rôle décisif dans sa carrière. A coup de bronzages saturés et de tenues bling-bling, il matraque sans relâche sa ligne de conduite : « attaquer, nier en bloc et ne jamais reconnaître la défaite ». Toute ressemblance avec des faits existants serait purement fortuite. Raison peut-être pour laquelle Donald Trump (le vrai) a tenté de poursuivre les producteurs du film pour diffamation1.
Pourtant, sans chercher à excuser les comportements de l’homme (bien au contraire), The Apprentice n’est pas la satire politique à laquelle on aurait pu s’attendre.
Avec un jeu contrasté, Sebastien Stan évite la caricature (pourtant si tentante lorsqu’il s’agit de Trump) et parvient même à nous émouvoir. On fermera par contre les yeux sur l’interprétation de Jeremy Strong qui cabotine de façon plutôt agaçante.
Par ses raccourcis et ficelles narratives parfois paresseuses, le film n’évite pas certains écueils propres aux biopics, surtout dans sa seconde partie. Mais il offre avant tout un portrait sincère d’un homme prêt à (absolument) tout pour réussir. Bien loin de la farce sous amphèt’ Vice, The Apprentice est donc un film crédible sur une personnalité que l’on adore détester.
- Autre raison probable (SPOILER ALERT) : on voit Donald Trump violer sa compagne de l’époque Ivana dans une scène particulièrement crue. Lors de son divorce, Ivana l’a bien accusé avant de se rétracter par la suite. ↩︎