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    BRFF 2016 : Suntan d’Argyris Papadimitropoulos

    SUNTAN

    Suntan

    De Argyris Papadimitropoulos

    Drame, Comédie

    Avec Makis Papadimitriou, Elli Tringou, Milou Van Groesen, Dimi Hart

    Réalisateur, producteur et scénariste, Argyris Papadimitropoulos réalise ses deux premiers long-métrages, Bang Kang (2008) et Wasted Youth (2011), qui remportent un vif succès, tant commercial qu’auprès du public. En 2016, il revient avec Suntan, une tragi-comédie sur l’île d’Antiparos en Grèce qui, avant d’être présenté au BRFF, a fait la première du Rotterdam Film Festival.

    Sur une île grecque à Noël, Kostis, un médecin de campagne proche de la quarantaine, vient s’installer pour assurer ses nouvelles fonctions — nouveau cabinet, nouvelle maison, nouveaux amis. Il est le seul médecin de la petite île d’Antiparos. Sur une île grecque à Noël, rien ne bouge, tout est mort, la lumière est rare comme sur une île du Nord.

    Après une première séquence froide, déprimante et plutôt contemplative, Suntan plante le décor de sa tragi-comédie, une île grecque en plein mois d’Août, et comme beaucoup d’îles grecques en plein mois d’Août, une île qui a vendu son âme à l’industrie touristique.

    Kostis le médecin rencontre Anna, une jeune touriste à la vingtaine, en vacances au camping avec ses amis. Sur les plages naturistes, Kostis s’initie à un monde qui lui est inconnu — sexe libre, alcool, soleil, et son attirance pour Anna devient de plus en plus forte, jusqu’à le hanter de façon obsessionnelle.

    La descente aux enfers de Kostis est construite comme une accélération progressive du rythme, visible par une répétition incessante des lieux de rencontres (plage du camping, boîte de nuit, cabinet du médecin, etc.). La balade entre Kostis et Anna sur une crique déserte fonctionne comme l’élément déclencheur de la tension sexuelle et du désespoir sous-jacents.

    Tout le monde sera ébloui par la beauté évanescente de ces jeunes corps féminins, magnifiquement éclairés par une lumière douce et pastel. Dommage que le fossé soit si grand entre l’hédonisme de la vingtaine et le désespoir de la quarantaine. Une vision quelque peu manichéenne et stéréotypée, néanmoins sauvée par les superbes prestations des comédiens.

     

    Paul Muller
    Paul Muller
    Journaliste du Suricate Magazine

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