Crédit photo d’illustration : Birgit Jürgenssen Nest, 1979 Black-and-white photograph© Estate of Birgit Jürgenssen / VBK, Vienna, 2012 / SAMMLUNG VERBUND, Vienna
Il y a « Paris photo ».
Il y a « Art Madrid ».
Ces manifestations où l’art photographique est mis en avant, trouvent aussi un écho chez nous.
En effet, la biennale internationale Summer of Photography en est à sa cinquième édition et a pour thème le féminisme comme point de départ.
Durant des siècles, les femmes et les hommes ont été traités de manière inégale. Les femmes étaient soi-disant différentes. Plusieurs vagues féministes se sont soulevées pour défendre leurs droits. Et depuis les années soixante les actions se sont multipliées. À l’origine, l’Europe et les États-Unis ont donné le ton. Aujourd’hui, il s’agit d’un combat de tous les jours ET universel. Les différentes expositions composant cette biennale témoignent de la perspective des commissaires et des artistes sur ces questions contemporaines.
L’exposition WOMAN. The Feminist Avant-Garde of the 1970s. Works from the SAMMLUNG VERBUND, Vienna constitue l’épine dorsale de Summer of Photography 2014.
La fine fleur de l’art avant-gardiste y est présentée, avec pas moins de 450 œuvres de 29 artistes féminines des années 70. Les artistes ont étudié leur propre corps et ont élaboré la conception d’identités féminines de manière provocante, radicale, poétique voire ironique.
L’exposition nous montre que ces femmes ont chercher à gagner du terrain, qu’elles ont compris qu’il fallait utiliser les nouveaux médias tels que la photo, le cinéma, la vidéo. Que l’intime est politique. Il suffit de citer pour exemple le problème de l’interruption de grossesse. Parmi les discours de l’avant-garde féministe, il y a évidemment le thème de la beauté de la femme… les diktats de la beauté plutôt. Les clichés, les stéréotypes, l’image de la femme et le changement radical de cette image sont présentés dans cette exposition au Bozar.
Interpellant, artistique, dérangeant, mieux que de longs débats télévisuels, plus évocateurs que de longs textes… la photographie, et surtout parce qu’elle est réalisée par les yeux des femmes, la photographie ici nous livre toute une réflexion de société qui ne laissera pas indifférent.
Mais il n’y pas que Bozar photo, il y aussi Bozar cinéma, et Bozar littérature !
De plus, puisant leur inspiration au cœur de l’exposition centrale qui vient d’être évoquée, les partenaires, au nombre de 35, présentent plusieurs expositions monographiques. Ainsi, se dessine dans Bruxelles tout un parcours offrant un regard nuancé et contemporain sur le thème des rapports entre les genres. C’est ainsi qu’on retrouvera le point de vue masculin, celui des artistes de l’Europe de l’Est, l’évocation de la perspective multiculturelle…
Une très grande biennale donc, dense par son contenu et riche par la réflexion que nul doute elle nous apportera. Je ne peux que vous convier à consulter le site www.summerofphotography.be pour en découvrir toutes les facettes, horaires et lieux… tout en commençant par le Bozar.
Et tout cela pendant dix semaines d’été !
Summer of photography du 18 juin au 31 août 2014 @Bozar