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    Sugarland, Sugar Size Me

    Sugarland

    de Damon Gameau

    Documentaire

    Avec Damon Gameau, Hugh Jackman, Stephen Fry, Brenton Thwaites

    Sorti en DVD et en VOD le 4 septembre 2018

    Converti par sa compagne à un régime sans sucre depuis plusieurs années, le comédien australien Damon Gameau décide, dans une espèce de croisade déterminée, de tester durant deux mois les effets d’une alimentation à haute teneur en sucre sur un corps qui n’y est pas habitué, et cela en ne consommant que des aliments industriels considérés comme sains. Les dégâts occasionnés sur sa santé dépasseront ce qu’il avait imaginé.

    Conçu sur le modèle éprouvé notamment par Super Size Me, dans lequel Morgan Spurlock tendait à mettre en lumière les méfaits d’une alimentation basée sur la malbouffe en ne se nourrissant, un mois durant, que chez MacDonald’s, Sugarland est ce qu’on peut appeler un documentaire de parti pris, dont on peut sans trop de problèmes affirmer qu’il repose sur de bonnes intentions et véhicule un message qui est difficilement contestable.

    Il n’en reste pas moins que, à l’heure actuelle, le fait de marteler que le sucre n’est pas spécialement bon pour la santé revient en quelque sorte à dire que « la pluie, ça mouille ». Le film de Damon Gameau est pourtant à la fois ludique et instructif. Il fait notamment intervenir des comédiens (re)connus dans ce double but, celui de divertir en apprenant : ce qui donne quelques séquences amusantes, dont une avec Hugh Jackman en prestidigitateur spécialiste de l’histoire du sucre, ou encore une autre mettant en scène Stephen Fry dans un cours théâtral sur les différents types de sucre.

    Sugarland se regarde donc sans déplaisir, en donnant l’impression d’évidemment apprendre quelque chose, mais sans se défaire de ce statut malgré tout encombrant de document motivé par une cause, conçu par quelqu’un y étant totalement acquis, et mettant tout en œuvre pour convaincre son auditoire que cette cause est juste. Bien qu’il soit pétri de bonnes intentions, qu’il revête une apparence sympathique et qu’il soit indéniablement du bon côté du manche, Sugarland n’en est pas moins, d’une certaine manière, un outil de propagande, même s’il s’agit d’une propagande antisystème – sous-genre documentaire en vogue ces derniers temps, notamment par l’entremise de Netflix. Il en arbore toutes les caractéristiques, dont celle d’être immédiatement charmant, séducteur, et donc forcément efficace. En cela, il détient les mêmes propriétés que les produits qu’il dénonce : très bien emballé mais collant un peu aux dents.

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