Suburra
de Stefano Sollima
Thriller, Drame, Policier
Avec Pierfrancesco Favino, Elio Germano, Claudio Amendola
Sorti le 9 décembre 2015
Dans la Rome antique, « la Suburra » désignait le nom du quartier des tavernes et des bordels où les nobles sénateurs rencontraient en secret les chefs criminels pour faire commerce ensemble. Nous voici en 2011, dans ce quartier malfamé de Rome, qui devient le théâtre d’un ambitieux projet immobilier : l’Etat, le Vatican et la Mafia sont impliqués. Les intérêts de tout ce beau monde convergent autour de ce projet mais en sept jours, la mécanique va s’enrayer : la Suburra va sombrer, et renaître.
Tiré d’un roman du même nom, ce récit nous dépeint de manière très réaliste l’univers corrompu de la politique, du sexe, de l’argent, de la mafia et de la criminalité, le tout parfaitement imbriqué les uns dans les autres.
L’histoire se situe une semaine avant la chute du gouvernement et le film nous emmène dans un compte à rebours qui mène jusqu’à une Apocalypse annoncée en début de film. La quasi totalité du long métrage est tournée de nuit, sous l’orage et une pluie battante, ce qui rajoute à l’ambiance sinistre dans laquelle le spectateur est plongé dès les premières minutes.
Il faut dire aussi que durant les premières 45 minutes du film, les scènes de violences et d’exécutions se succèdent sans lien ni logique, on ne comprend pas où le réalisateur veut en venir, rien ne se tient et tout est anarchique.
Les personnages et les thèmes nous sautent au visage de manière tout à fait aléatoire dans les différents contextes cités plus haut : la politique, la prostitution, la criminalité, la corruption, la drogue. Dans ce magma, on ne comprend pas vraiment la présence religieuse et surtout l’évocation du Pape qui reste sans rapport avec le reste et qui n’est pas du tout un élément indispensable à l’histoire ; au mieux, on peut y trouver une explication dans la volonté de nous faire croire que même le Vatican est corrompu.
Bien que la suite (fin) du film finisse tout de même par trouver un peu de sens, on reste stupéfait par la violence développée dans ce film. De surcroît, à vouloir toucher à trop de sujets, le réalisateur s’est carrément perdu.
Suburra passe ainsi de séquences agressives que rien n’amène vraiment, à d’autres plus « light », à but explicatif mais sans véritable maîtrise du récit. Et même si l’on reste suspendu à l’action, toujours dans l’attente d’une explication, ce long métrage est très décevant. Il faut dire que le contexte actuel ne dessert pas le film ; on en a un peu assez de la violence.