Titre : Streets of London
Auteurs : Arnaud Devillard et Olivier Bousquet
Editions : Le Mot et le Reste
Date de parution : 16 février 2024
Genre : Musique
« Laisse-moi te prendre par la main et t’emmener dans les rues de Londres », chantait Ralph McTell en 1969. Depuis, bien des artistes ont célébré la capitale anglaise : de Gerry Rafferty aux Rolling Stones, en passant par Genesis et les Clash !
Si l’on connait déjà parfaitement Abbey Road grâce à la pochette de l’album éponyme des Beatles – à qui les éditions Le Mot et le Reste ont déjà consacré un livre similaire –, la station de Waterloo grâce à la chanson des Kinks, et la Battersea Power Station grâce au Animals des Pink Floyd, bien des choses nous restent cependant inconnues. Ce sont ces lacunes que se proposent de combler Arnaud Devillard et Olivier Bousquet dans cette merveilleuse somme musico-touristique.
Streets of London nous propose ainsi de parcourir les rues de Londres sous l’angle du tourisme musical, avec pour guide Led Zeppelin, les Sex Pistols, Radiohead, Supertramp, David Bowie et bien d’autres !
Au-delà des adresses où se sont éteints Jimi Hendrix, Keith Moon, Sid Vicious, Freddie Mercury ou Amy Winehouse, Streets of London nous emmènera à Heddon Street où fut photographiée la pochette du Ziggy Stardust de David Bowie, ou encore à l’angle de Basil Street et de Lancaster Road où Cat Stevens réalisa celle de The View From The Top.
On découvrira encore Gerrad Street où aura eu lieu la première rencontre musicale entre les membres de Led Zeppelin, ainsi que Furlong Road où Elton John fut sauvé d’une tentative de suicide, donnant plus tard naissance à la chanson Someone Saved My Life Tonight. Sans parler du Lawrence Hall où fut tourné le rassemblement fasciste du film Pink Floyd : The Wall d’Alan Parker !
Mais au-delà de ces lieux habités, certains des lieux présentés par Arnaud Devillard et Olivier Bousquet renverront directement à des chansons, tandis que le district de Bethnal Green sera cité dans The Battle of Epping Forest de Genesis, que Dire Straits fera référence à la station de Mile End dans la chanson Eastbound Train, ou que Nick Cave chantera le mystique Brompton Oratory.
Enfin, Streets of London recèle encore quantité d’anecdotes peu ou pas connues : comme le fait que Jimmy Page a possédé une librairie occulte nommée The Equinox, que Bill Wyman aura ouvert un café consacré aux Rolling Stones après son départ du groupe, que Queen aura enregistré un clip vidéo pour Fat Bottomed Girls avec soixante-deux femmes nues roulant à vélo dans Wembley Stadium, ou que Bob Dylan aura filmé Subterranean Homesick Blues, généralement considéré comme le premier clip musical de l’histoire, dans la ruelle Savoy Steps !
Ainsi, entre lieux de naissance, de décès, maisons de stars, studios d’enregistrement, lieux de répétition, clips vidéos et photographies d’albums, Streets of London offre un panorama complet d’un Londres mythique et musical.
Si l’exhaustivité la plus totale est bien évidemment impossible et que les auteurs oublieront çà et là quelques anecdotes cultes – comme par exemple le célèbre Clapton is God autrefois tagué sur les murs du district d’Islington –, et si nous souffriront de lire que le solo de saxophone du Baker Street de Gerry Rafferty est « vraiment pénible », on ne pourra que s’incliner devant un tel travail de synthèse ! Avec, pour point final, quelques parcours touristiques en quelques lieux clefs de la capitale anglaise, sur les traces des Beatles, des Rolling Stones, de David Bowie, d’Elton John, des Who ou de la vague punk. Une belle invitation au voyage pour une somme littéraire impressionnante !