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    Sonar, l’inaudible scénario

    Sonar

    de Jean-Philippe Martin

    Drame

    Avec Baptiste Sornin, Eminé Meyrem, Naidra Ayadi, Bernie Bonvoisin, Bruno Clairefond

    Sorti le 7 juin 2017

    Pour son premier long métrage, le réalisateur Jean-Philippe Martin s’engage auprès d’Eminé Meyrem et Baptiste Sornin dans Sonar, une quête d’identité qui amènera le protagoniste principal à se déplacer jusqu’au Maroc pour terminer son portrait sonore.

    Ingénieur du son solitaire, Thomas (Baptiste Sornin – Le Gamin au Vélo, Je me tue à le dire) vit dans le studio d’enregistrement de son patron Wyatt (Bernie Bonvoisin – Laissez bronzer les cadavres, La Haine). Déprimé, il fait la rencontre inattendue et brûlante d’Amina (Eminé Meyrem – Turquaze), jeune marocaine de 26 ans qui fuit son identité. Elle devient vite un sujet de portrait sonore pour Thomas qui cherchera à connaître la jeune femme à travers la banlieue parisienne et le Maroc.

    Dans un univers triste et mélancolique, Jean-Philippe Martin parvient à mettre en image des sons et sensations. Les plans sont splendides, l’effet de fondu sur le visage d’Amina traduit bien une quête d’identité que Thomas et la jeune femme tentent de trouver tant bien que mal. Malheureusement, il semblerait que le thème traité manque d’audace.

    Tout d’abord, Sonar manque de crédibilité. La rencontre entre les deux personnages n’a rien de naturelle et semble plutôt forcée par un scénario fébrile. Il manque également une certaine conviction dans les voix-off qui auraient pu jouer comme seconde trame, se mêlant à l’histoire de base. Aussi, le personnage d’Amina est supposé avoir 26 ans, mais ressemble plus à une jeune trentenaire sûre d’elle dans son attitude qu’à une jeune banlieusarde perdue. La façon de parler aussi est légèrement exagérée avec un vocabulaire banlieusard assez pauvre et peu approfondi.

    Si la quête d’une identité inexistante est intéressante, le sujet manque pourtant cruellement de crédibilité. Allant de clichés en clichés, Sonar ne donne malheureusement pas le meilleur de lui-même sur le plan scénaristique.

    Raphaëlle McAngus
    Raphaëlle McAngus
    Journaliste du Suricate Magazine

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