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    Sois Belge et tais-toi !, une édition 2018 renouvelée mais toujours aussi délectable

    affiche officiel de "Sois belge et tais-toi", édition 2018

    D’André et Baudouin Remy. Mise en scène de Thibaut Nève. Avec Benoit Charpentier, Manon Hanseeuw, Stéphane Pirard, Sandra Raco et Maxime Thierry. Du 7 au 31 décembre 2018 au Théâtre Saint-Michel à Bruxelles, ainsi que dans de nombreux autres lieux à travers la Belgique jusqu’au 30/04/2019.Sois Belge et tais-toi !, c’est le spectacle incontournable de fin d’année pour tous ceux qui s’intéressent à la politique belge. Pour cette 21e édition, une toute nouvelle équipe de comédiens reprend le flambeau. Bons mots, irrévérence, imitations et chansons parodiques… la recette continue d’opérer et, même si la qualité des sketches est inégale, on ressort du spectacle de bonne humeur et… plus belge que jamais !

    Fidèle à la tradition, André et Baudouin Remy, auteurs et créateurs de Sois Belge et tais-toi !, n’hésitent pas à se moquer de tout et de tous de manière irrévérencieuse, tout en osant des associations… surprenantes. Ainsi, pendant que le roi Philippe et son père, l’ancien roi Albert II, regrettent la « Belgique de papa », Louis de Funès et Bourvil entament un débat sur… l’identité de genre !

    Alors que La Revue 2018 du Théâtre des Galerie s’intéresse surtout au Premier ministre Charles Michel, Sois Belge et Tais-toi! couvre un spectre plus large de responsables politiques : Les écolos Jean-Marc Nollet et Zakia Khattabi ont droit à leur propre sketch, de même que Raoul Hedebouw du PTB. Le spectacle accorde d’ailleurs une place importante à la politique wallonne, de la bulle des certificats verts au Pacte d’excellence pour l’enseignement. Au niveau fédéral, les visites domiciliaires aux chômeurs et aux personnes soupçonnées d’héberger des migrants sans-papier sont traitées sur le mode de l’absurde, de même que les coupes budgétaires dans les soins de santé et la dégressivité des allocations de chômage.

    Si les gilets jaunes ne manquent pas de faire leur apparition, l’ajout en dernière minute de sketches sur l’accord de Marrakech est particulièrement réussi. La menace d’une chute du gouvernement suite au refus de la N-VA de signer cet accord international sur les migrations soutenu par les autres partis de la coalition suédoise sert de prétexte pour mettre en scène un Bart de Wever démoniaque tentant de contrôler les sorties de Theo Franken dans les médias.

    Du côté du jeu des acteurs, on salue de belles performances d’imitation même si certaines (Theo Franken, Emmanuel Macron, Laurette Onkelinck…) sont moins convaincantes que d’autres (Charles Michel, Elio di Rupo, Laurent Delahousse, Joëlle Milquet, Maggie de Block…). Les allusions à la politique internationale manquent un peu de mordant, qu’il s’agisse de la rencontre entre le président américain Donald Trump et le leader nord-coréen King Jong ou de l’affaire Benala en France. Le débat sur le féminisme et la parité en politique est en revanche abordé à travers une mise en abîme intéressante et désopilante par les deux comédiennes, Manon Hanseeuw et Sandra Raco.

    Les séquences chantées sont parmi les plus réussies du spectacle, avec de nombreuses parodies de classiques de la chanson française, de Renaud à Alain Souchon en passant par Johnny Hallyday et Charles Aznavour. Pour finir, la fameuse « leçon de néerlandais », autrefois donnée par Joël Riguelle, est reprise avec brio par un trio admirablement inspiré par les adjectifs possessifs. Un bon moment d’humour et, comme toujours, une ode à la Belgitude !

    Pour plus d’infos sur les dates de spectacle, la billetterie, la boutique en ligne, etc., rendez-vous sur www.soisbelge.be

    Soraya Belghazi
    Soraya Belghazi
    Journaliste

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