SMS
de Gabriel Julien-Laferrière
Avec Guillaume De Tonquédec, Géraldine Pailhas, Anne Marivin, Franck Dubosc, Philippe Lefebvre
Sorti le 20 août 2014
Dans une même matinée, voir sa maison inondée et en proie aux flammes, se faire quitter par sa femme, perdre son fils, être harcelé par sa banquière parce qu’on est en découvert et se retrouver en garde à vue, pas possible ? Laurent vous dirait bien que les emmerdes, on sait où ça commence, on ne sait pas où ça s’arrête.
Pour réaliser ce film adapté du livre éponyme de Laurent Bénégui, Gabriel Julien-Laferrière (Neuilly-sa-mère) s’est inspiré de After hours (1985) de Martin Scorsese et de L’homme de Rio (1964) de Philippe de Broca. C’est ainsi que dans son second long-métrage, les mésaventures s’enchaînent dans un rythme effréné au son de musiques rock. Bien que le réalisateur et l’acteur principal parlent de « parcours initiatique » pour décrire les aventures de Laurent, le spectateur y voit plus l’image d’un individu lambda pour qui tout se remet en place de la même manière que tout a basculé. Par ailleurs, de comédie, le film n’en a que l’intitulé, car il n’arrive à soutirer que quelques rictus.
Plus habitué au théâtre ou aux petits rôles, Guillaume de Tonquédec assume le film à lui seul. Il est en effet de toutes les scènes et guide une grande partie du récit en voix-off. S’il fait objectivement du bon boulot, on n’est pas pour autant séduit. Peut-être à cause d’une surdose de son « flegme presque britannique », pour citer le producteur Alain Attal. Face à de Tonquédec gravitent divers rôles secondaires plus ou moins convaincants. Géraldine Pailhas, dans le rôle de Stéphane, l’ancienne flamme de Laurent, incarne bien l’aspect amoureux de son personnage. Par contre, on s’interroge toujours quant à savoir où est son potentiel comique dont parle le réalisateur. Au contraire, Anne Marivin, qui joue Nathalie, la femme de Laurent, réussit en quelques scènes le portrait d’une femme aussi attachante qu’inconséquente. Enfin, plus intéressant que dans ses rôles de comique populo-égocentrique habituels, Franck Dubosc endosse un rôle de marginal. Entre l’absurde et le sérieux, il incarne Vincent, le frère de Laurent, un électro-sensible militant pour la reconnaissance de sa cause.
De fait, outre le lien de paternité, le film interroge le problème des ondes et les travers de nos moyens de communication. Pas de grand débat toutefois, puisqu’au final, le spectateur obtient un consensuel « ça a du bon, mais avec modération ». Tout de même, le plan du kiosque à journaux rempli de revues et d’hebdomadaires (Sciences&Vie, Le Monde, Le Courrier International, etc.) déjà consacrés au sujet laisse planer une inquiétude.
En conclusion, SMS n’est pas à déconseiller, mais force est de constater que s’il passait à la télévision, on l’oublierait en chemin pour le petit coin pendant la pub.