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    Simian Ghost, le clip de Never Really Knew

    Du haut de ses trois ans, le petit blondinet suédois à trois têtes Simian Ghost déborde d’énergie, d’abord sous l’impulsion solo de son créateur Sebastian Arnström avec Infinite Traffic Everywhere en 2011 puis en trio en compagnie d’Erik Klinga et Mathias Zachrisson avec Youth en 2012.

    Sur les traces du trépas des new-yorkais Violens et French Kicks, c’est avec la bénédiction d’Iðunn, déesse des pommes et de la jeunesse éternelle et celle de Sarah Records, déesse des cerises et de la pop intemporelle, que nos trois scandinaves intrépides reviennent à la charge pour un troisième album intitulé The Veil.

    Coupons tout de suite net aux rumeurs. Non, ils n’ont pas signé chez Warp même si « Echoes of Songs » est un hommage avoué à Trish Keenan, chanteuse de Broadcast, et que leurs magnifiques harmonies vocales sur « Float » ne sont pas sans rappeler Grizzly Bear. Non, ils ne jouent pas à la balle américaine le week-end avec Phoenix et Tahiti 80 sur « Never Really Knew« . Non, ils n’ont pas passé leurs vacances d’été au Blue lagoon avec les islandais de Sigur Rós sur « Endless Chord« . Et non, ils n’entretiennent pas de relations sexuellement ambiguës avec Bon Iver sur « August Sun« . Quoique.

    Alors certes comme tous bons vikings qui se respectent, ils se sont appropriés les richesses d’autrui. Et quand ils passent aux aveux, ils citent Brian Wilson, Gershwin et Debussy, ou plus récemment Yo La Tengo et The Flaming Lips avec lesquels ils ont grandi, mais aussi l’ambient, la noise, et quelques douceurs funk & soul des seventies. Difficile de les blâmer, on aurait fait pareil si on avait pu. Et si nos compatriotes se replient de plus en plus sur le français, les suédois eux continuent leur invasion dans la langue maternelle de l’indie pop, l’anglais dont leur maîtrise impeccable ne souffre pas la comparaison.

    Alors que Simian Ghost commence à composer ce qu’il considérait être son prochain album et termine déjà sa neuvième chanson, le groupe change complètement de direction en cours de production. Un processus inhabituel devenu pourtant naturel dans leur façon de travailler. Les garçons abandonnent alors les boucles et parties les plus electro pour développer leur songwriting, avec un œil dans le rétroviseur de l’histoire de la musique.

    La différence entre The Veil et son prédécesseur est principalement le temps et l’énergie qui y ont été consacrés. Le dernier album avait été enregistré pendant les mois d’été, en prenant des pauses tranquilles pour aller se baigner. Cette fois le groupe s’est vraiment isolé. Dans une cave avec une paire de micros et beaucoup d’instruments.

    Si les thèmes se sont enrichis et les idées se sont complexifiées, les paroles ont pris le chemin de l’épure et de l’intimité. Au croisement ; des mélodies élaborées et des harmonies sophistiquées. Mais derrière les apparences légères d’une pop aérienne, The Veil aborde des thèmes tels la dépossession de soi ou le manque d’affinités avec les idéaux de la société, saupoudrés de références allant d’Aristote à la mécanique quantique.

    « Ces dernières années ont été étranges, il s’est passé beaucoup de choses, des bonnes et des mauvaises. » confie Sebastian.  « On a assez conscience de ce que l’on fait, on aime bien triturer les genres musicaux et la conception traditionnelle de leurs limites. On aime trouver l’équilibre entre la simplicité et l’élaboré, entre l’ironie et le sérieux absolu. Un peu comme Buffy Contre Les Vampires ».

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