Dessin & scénario : Sansuke Yamada
Edition : Casterman
Sortie : 29 janvier 2019
Genre : Histoire, Manga
Casterman a eu la bonne idée de publier ensemble fin janvier les deux premiers tomes de la série Sengo, pour laquelle son auteur Sansuke Yamada a été distingué en 2019 par le prix Osamu Tzeuka et par le grand Prix de la Japan Cartoonist Association.
Si le premier tome de Sengo s’attelait à nous présenter les personnages principaux dans le Japon de l’après-guerre, on se retrouve, dans ce second tome, en Chine, dans un camp militaire dans lequel Kadomatsu et Toku font connaissance, ce dernier se voyant confier le commandement d’une embarrassante escouade composée presque exclusivement d’éléments problématiques.
L’absurdité de la guerre
C’est donc une plongée dans l’absurdité de la vie de caserne que nous propose Sansuke Yamada dans ce second tome de Sengo. Des brimades envers la bleusaille, des trafics de nourriture et des sévices perpétrés envers les prisonniers, tel est le quotidien des soldats dans cette caserne enfoncée dans le bourbier chinois. Fidèle à l’esprit du premier tome, l’auteur aborde tous les sujets avec beaucoup de franchise, sans omettre quoi que ce soit. Il montre les faits tels qu’ils sont et laisse le lecteur tirer ses propres conclusions. Dès lors, Sansuke Yamada interroge le lecteur par rapport à l’absurdité de la guerre et à ses pratiques, à la lente déshumanisation des soldats et à l’impact de celle-ci sur leur futur.
En deux albums Sansuke Yamada parvient à lancer une réflexion sur la guerre en général et ses conséquences sur ceux qui l’ont subie en particulier. Même s’il prend le cas particulier du Japon, les thèmes abordés sont universels et chaque lecteur pourra donc facilement s’identifier à ceux-ci et entamer sa propre analyse sur le sujet.
Ce deuxième tome de Sengo, tout comme le premier est donc indispensable pour les lecteurs qui veulent en savoir plus sur l’histoire du Japon, mais également ceux intéressés par la problématique de la guerre et de ses conséquences en général.