Lorsqu’un anglais multi-instrumentalistes, actif dans divers groupes de rock-metal rencontre une jeune suédoise aux influences plus pop-folk, cela donne Se Delan.
Dans ce duo, chacun sait exactement ce qu’il a à faire : Belinda Kordic s’occupe des paroles et du chant alors que son compagnon de route, Justin Greaves, s’attelle à créer les parties instrumentales. Malgré leurs univers très différents, nos deux comparses ont réussi à combiner harmonieusement leurs différentes inspirations.
Le résultat, vous pouvez le retrouver sur le premier album de Se Delan, intitulé The Fall. Celui-ci comprend dix titres qui ne laisseront pas l’auditeur indifférent. Ceux-ci nous emmènent dans un voyage hypnotique, dans lequel la voix de Belinda semble sortir tout droit des cieux.
Ce voyage commence dès le morceau d’intro, qui pour une fois n’est pas qu’une simple piste de remplissage, par ce que l’on pourrait comparer à un chant de sirènes. Chasing Changes son successeur n’est pas moins réussi, avec sa mélodie à la guitare simple, mais tellement envoutante.
Beneath The Sea reste sur la même lancée, en plus doux et plus acoustique. Cette chanson , à l’image de la moitié des pistes de The Fall, dépasse la barre des 5 minutes. Ce n’est pas anodin de le préciser, car cette relative longueur permet à l’auditeur de vraiment s’imprégner par la pureté de la musique de Se Delan.
Le piano se fait plus présent sur Little One, même si la guitare l’accompagne magnifiquement bien. Guitare, qui est une nouvelle fois exploitée d’une manière différente par Justin Greaves. L’homme n’est en effet pas avare en effets divers et variés, comme on peut l’entendre sur l’enchainement Today / Tonight.
The Hunt se démarque du reste de l’opus par son côté plus malsain et trouverait sa place facilement sur une bande originale de film façon Transpoting.
Après un Dirge assez proche des premiers morceaux, vient le puissant On My Way qui est à mon sens une des plus grosse réussite du disque. La guitare y est un brin plus saturée, et jongle entre passages déprimants et moments poignants. Un véritable régal.
L’atterrissage se fait tout en douceur avec Lost Never Found, qui n’aurait pas dénoté sur un album de Dead Can Dance.
Alors bien sur tout n’est pas exempt de reproches. La voix de Belinda a beau coller parfaitement à la musique de Se Delan, on aurait aimé un peu plus de variété dans sa façon de chanter. Aussi, si l’album devrait subjuguer les amateurs du genre , certains auditeurs avides de sensations plus rythmées crieront sûrement leur l’ennui à l’écoute de cet opus.
Un album sincère, pur et émouvant, voilà ce à quoi vous aurez droit si vous prenez la peine de vous plonger dans The Fall, ce que je vous conseille plus que vivement.