Cette année, le Saveurs Jazz Festival déménage et installe son chapiteau et son village dans le parc d’un lycée du centre-ville, magnifique cadre de verdure sur les rives de la rivière Oudon.
Cette édition 2017 s’ouvre avec une première soirée résolument blues.
Eric Bibb avec la complicité de l’harmoniciste incontournable J.J. Milteau rend hommage au répertoire de Lead Belly. Rythmes endiablés et mesurés, voix suaves racontant des histoires d’êtres humains, mélancolie et rires, tous les ingrédients qui sont à la naissance du jazz sont présents.
Vient ensuite sur le plateau un drôle d’oiseau venu d’ailleurs, Popa Chubby. On ne voit que lui, on n’entend que lui parcourant le heavy-blues à grands coups de délires d’improvisation. Popa Chubby maîtrise sa guitare à la dimension de sa carrure, « immense ». Le festival débute sur un train d’enfer.
Poursuivons avec la seconde soirée.
Malted Milk, un groupe originaire de Nantes, nous arrive en entrée.
Parfois smoothie, parfois piment explosif, du blues, aux origines du groupe, au rythm’n’blues en passant par la soul, la prestation est sans faille.
Le plat de résistance est composé d’une silhouette frêle, guitare électrique en mains et grand chapeau vissé sur la tête : Keziah Jones se présente en trio sur scène.
L’artiste nigérian va livrer un set puissant, mélange de blues et de funk : une prestation rondement menée mais sans cette étincelle qui sublime un concert… dommage.
Enfin, la soirée se termine avec Lucky Chops, brass band originaire de New York, en guise de dessert.
Confiez la recette à quatre déjantés du cuivre et un batteur hyper doué au groove malaxant. Vous vous retrouvez avec une salle déchaînée
Passons au troisième jour.
C’est le groupe ardéchois Les Doigts De L’Homme : cinq musiciens talentueux qui débutent en nous emmenant sur les chemins d’un jazz manouche enivrant et dynamique.
La chanteuse coréenne Youn Sun Nah revient pour la seconde fois au Saveurs jazz et est véritablement l’affiche de la soirée.
Elle nous présente son nouvel album She Moves On aux influences profondément américaines. Son répertoire jazzy nous plonge allègrement dans le rock et le folk. On retrouve avec plaisir sa grande maîtrise de la voix, alternant la douceur, l’émotion et l’envolée lyrique.
La soirée se termine avec le Scott Bradlee’s Postmodern Jukebox. Le swing a pris possession de la scène de la marmite. La recette est simple : des reprises de musiques actuelles à la sauce jazz vintage… crooner chanteuses, des claquettes, des cuivres, tout y est.
Nous voici déjà à la quatrième soirée.
En première partie de cette fameuse soirée, le guitariste Pierre Durand Roots 4Tet nous offre une musique tout en improvisation et nous emmène voyager à travers différentes contrées.
L’affiche de cette huitième édition : Herbie Hancock. On ne présente plus cette légende du jazz qui tout au long de ses 60 années de carrière a toujours été à la pointe de la modernité. Il nous présente un set jazz funky fusion très puissant, teinté de touches électro.
Il est entouré de musiciens du top avec notamment le guitariste Lionnel Loueke, le fabuleux Vinnie Colaiuta à la batterie avec une rythmique d’enfer et le bassiste James Genus.
Herbie Hancock se met régulièrement en retrait afin de laisser libre court aux talents de ses musiciens. A près de 77 ans, il est plus que jamais présent pour le plus grand plaisir des fans de jazz.
Le festival se clôture par une soirée finale.
Le saxophoniste Pierre Bertrand nous présente son projet Caja Negra.
Il nous propose un subtil mélange de jazz, de flamenco et de danses hispanniques, cocktail enivrant qui enchante le chapiteau.
Michel Jonasz a le privilège de clôturer ce festival.
Il se présente en formule quartet avec ses complices de 30 ans (Jean-Yves D’Angelo au piano, Manu Katché à la batterie et le petit dernier, Jérôme Regard à la contrebasse).
Michel Jonasz va nous offrir un set groovy plein d’émotions et d’intensité, un show que l’on pourrait qualifier de « super best off ». De nombreux titres sont gravés dans notre mémoire collective, de Lucille à La boîte de jazz. Un beau moment de partage avec son public.
Le Saveur Jazz Festival a pris une nouvelle dimension avec cette 8ème édition. Il affiche plus de 9000 entrées sur l’ensemble du festival.
Une programmation musicale de qualité et un public qui répond présent, tous les ingrédients sont réunis pour un avenir encore meilleur.