scénario : Mathilde Ramadier
dessin : Anaïs Depommier
éditions : Dargaud
sortie : 20 mars 2015
genre : Biographie
À l’occasion du 35ème anniversaire de la mort de Jean-Paul Sartre, Dargaud publie une biographie qui lui est consacrée. Mathilde Ramadier et Anaïs Depommier, deux jeunes auteures de talent, signent cet ouvrage dédié à l’existentialiste qui a marqué toute une génération.
Jean-Paul Sartre, petit garçon, est adulé par sa mère. Les autres enfants ne l’intéressent pas. Il se tourne vers la lecture et la littérature alors que les jeunes de son âge ne pensent qu’à jouer.
On va suivre son parcours dès son entrée à l’école primaire jusqu’à l’école supérieure où il rencontre son castor, alias Simone de Beauvoir, qui va devenir un des piliers de son existence. La suite de son voyage le mène, à travers les tourments de la guerre 40-45, à des rencontres avec des personnalités telles qu’Albert Camus, Boris Vian ou Paul Nizan, à la création de la revue « Les Temps Modernes » ou encore à refuser le Prix Nobel de littérature. Sartre, homme libre et provocateur, a incontestablement marqué le 20ème siècle.
Le scénario de Mathilde Ramadier est très bien ficelé. Elle découpe la vie de Sartre en trois chapitres : sa jeunesse, les années de guerre et d’après-guerre et les derniers évènements marquants de sa vie. On ressent l’investissement fourni par Mathilde Ramadier pour ce projet. En effet, elle est titulaire d’un Master en philosophie et a étudié Sartre au cours de ses études. Le bémol, en ce qui concerne cette biographie, ce sont les concepts philosophiques parfois difficiles à suivre pour le lecteur profane. Ce genre d’ouvrage n’est pas fait pour vous reposer l’esprit.
Le dessin d’Anaïs Depommier est fort caricatural. Les personnages sont cependant très bien pensés. Les attitudes et les expressions sont extrêmement bien reconstituées. Ici, technique et maîtrise sont de mise.
En conclusion, les auteures offrent un bel hommage à cet homme qui a marqué un tournant, pour des générations, autant dans le domaine philosophique que politique. Même si cet ouvrage est parfois difficile à aborder, il ne manque ni d’humour, ni de poésie.
