Salsa Fury
de James Griffiths
Comédie
Avec Nick Frost, Rashida Jones, Chris O’Dowd, Olivia Colman, Kayvan Novak
Sorti le 10 septembre 2014
Premier long métrage du réalisateur anglais James Griffiths, Salsa Fury, aussi connu sous le nom de Cuban Fury dans sa version originale, est une comédie purement anglaise. Elle a le mérite de mettre en avant l’excellent acteur Nick Frost qui n’a que peu de rôles marquants quand il n’est pas associé en duo avec Simon Pegg (qui a quand même droit à un court cameo dans ce film).
Pendant sa jeunesse, Bruce Garrett est un prodige de la danse. Il bouge sur les rythmes cubains comme personne et un bel avenir se présente devant lui. Du moins, jusqu’au jour où il se fait agresser par des garçons de son âge qui ne peuvent pas s’empêcher de se moquer de ses tenues brillantes dignes de Claude François. Suite à cela, il déclare « La salsa c’est pour les PD » (je cite) et commence une vie monotone d’ingénieur dans une grande compagnie.
Mais ce qui peut changer un homme, c’est une femme bien sûr. Il en pince pour sa nouvelle patronne Julia, jouée par Rashida Jones, et décide de se remettre à la salsa pour la conquérir. Mais il n’est pas si facile de tirer un trait sur 15 ans de timidité maladive. La bataille est d’autant plus difficile qu’il doit s’opposer à son collègue de travail, joué par Chris O’Dowd qui est connu pour son rôle dans la série IT Crowd, qui est un parfait salaud.
Avant tout, si les sonorités latines de la salsa vous insupportent, restez loin de ce film car elles composent toute sa bande son. Mais si, au contraire, vous aimez vous trémousser, vous allez être servi.
C’est en voyant ce genre de films que l’on se rend compte combien le réalisateur Edgar Wright a influencé le cinéma anglais. L’excellente introduction de Salsa Fury fait fortement penser à celles des films Hot Fuzz et The World’s End. Mais n’est pas Edgar Wright qui veut.
Salsa Fury contient de nombreuses touches d’humour bien placées et des répliques qui ont le potentiel de devenir cultes. Mais c’est loin d’être le cas de toutes et certains moment peuvent sembler simplement… lourds. Passé la barre des 50 minutes, le rythme ralenti d’un coup et le manque de conflits nous sort un peu du film. Combiné aux blagues « gays » basiques et à une publicité très très voyante de Fanta, on se rend compte que ce film n’est pas sans fautes.
On sent que Salsa Fury a été écrit et réalisé par des gens plus habitués au format des séries anglaises. Mais malgré tout, il a un certain cœur et il y a bien assez d’éléments positifs pour rester accroché jusqu’au bout. L’arc du personnage principal est simple et prévisible, mais ça ne veut pas dire qu’il est mauvais. Vous sortirez en effet du cinéma avec une furieuse envie de danser.
Nick Frost est un personnage auquel on s’attache facilement et on sent que pour ce film, il a bien appris sa leçon de danse. Ce qui est malgré tout dommage, c’est que dans certaines scènes de danse, il est remplacé furtivement par une doublure. De même, il n’est pas toujours facile de croire qu’un homme d’une telle corpulence puisse être un dieu de la salsa, surtout quand on voit les mouvements très impressionnants de ses concurrents.
Mais c’est là le scénario classique, un peu dans la veine d’un Karate Kid, du loser qui devient le meilleur dans un domaine inattendu. C’est cliché, mais ça fait quand même du bien de se dire qu’on est tous capables de se dépasser.