Inaugurée ce 28 février 2015 au Centre culturel de Seraing, l’exposition Ruralités et (agri)cultures présente plusieurs séries de la photographe belge Lucie Woschek.
C’est lors de ses études à l’École supérieure des Arts Saint-Luc à Liège que Lucie Woschek (1985-) développe une passion pour le reportage photographique. Elle choisit volontairement de représenter les minorités et les personnes marginalisées, comme en témoigne l’une de ses séries, Les Yeux de Verre, racontant l’histoire d’Aziz, jeune garçon atteint d’un cancer des yeux et d’autisme. Parallèlement à cela, Lucie Woschek développe également un goût prononcé pour le voyage, goût déjà existant avant ses études supérieures et que l’on retrouve dans nombre de ses séries.
Conjuguant son intérêt pour les minorités et le voyage, l’exposition présentée au Centre culturel de Seraing est également l’occasion pour la photographe de nous faire découvrir plusieurs de ses travaux, réalisés en Belgique et à l’étranger, dont ses séries Miradas Quechuas et Une certaine Inde. L’Homme et, plus particulièrement, le paysan sont au centre de sa démarche. En effet, pour la série Miradas Quechuas, elle se rend dans le petit village de Pull Quishar (Équateur) où elle découvre un mode de vie alternatif au consumérisme occidental. L’homme paysan y vit sobrement de ses terres, qui se révèlent être ses plus grandes richesses. Cette série relate la rencontre de l’artiste avec une population et une culture, à ses yeux, nouvelles, qu’elle saisit avec spontanéité, simplicité et humanité.
© Lucie Woschek, Fillette aux sceaux, série Miradas Quechuas
Ensuite, la série Une certaine Inde, quant à elle, explore les recoins cachés et méconnus de l’Inde actuelle: celle de la population rurale. Aux couleurs saturées et pigmentées couramment associées à cette région du monde, s’additionne la réalité âpre de la vie quotidienne dans ce pays surpeuplé et pauvre. Pourtant, comme elle l’explique, Lucie Woschek ne tend pas à dénoncer, à juger ou à mettre en scène un quelconque misérabilisme : elle souhaite simplement faire découvrir au spectateur une facette inédite de ces pays. Sa photographie allie donc une conscience humaniste propre au reportage à une délicatesse subtile de l’ordre de la photographie artistique.
© Lucie Woschek, Oignons, série Une certaine Inde
Elle confirme elle-même que « ce projet tend à faire une collection d’images non pas démonstratives, mais bien artistiques, sur certaines populations rurales. Pour montrer les similitudes et/ou les différences entre les façons de vivre sa culture, auprès de sa terre. Car, finalement, être paysan c’est le plus beau métier du monde ». En effet, malgré les conditions de vie particulièrement difficiles dévoilées, nous retiendrons les regards, les sourires et les couleurs habitant les clichés de Lucie Woschek.
Plus d’infos :
Exposition Ruralités et (agri)cultures jusqu’au 26 mars
Entrée gratuite
Sites web : http://www.centrecultureldeseraing.be/ – http://www.woschek.be/