Ce concert, oscillant entre les musiques de Django Reinhardt et les compositions de Lollo Meier, guitariste manouche hollandais, nous plonge dans un « Gypsy Jazz » extrêmement bien exécuté qui nous ramène à la source authentique du Jazz manouche créé par Django, faisant planer et insufflant un esprit espiègle sur la salle entière.
On ne peut s’en empêcher : dès que les musiciens se mettent à jouer, la tête balance, les pieds commencent à marteler le parquet et le cœur vibre à l’unisson avec eux nous emportant dans un retour en arrière, vers l’Entre-deux guerres des années 1930. Une période que l’on nommera les Années folles, où l’enivrement va de pair avec l’envie d’oublier les horreurs de la guerre. Mais une période aussi délicieusement frondeuse, heureuse de sa liberté retrouvée, où « faire la fête » est érigé en art.
Un Jazz manouche d’anthologie donc, servi par des musiciens dont la réputation est à la mesure de leur talent. Giacomo Smith, clarinettiste considéré aujourd’hui comme l’esprit de la nouvelle vague swing sur la scène londonienne, Bram Van Es à la guitare rythmique, Henry Schuler à la contrebasse, Bart Keltjes à la batterie (instrument peu utilisé d’habitude dans ce style musical) et enfin Lollo Meier à la guitare manouche, nous régalent d’une musique rafraîchissante et festive.
Le RIVER Jazz Festival nous proposait une sélection d’un tas de Jazz différents pourvu de tonnes de découvertes pour nos oreilles complètement inondées par les rythmiques lourdes de notre époque. Mais il existe encore un monde où la musique peut être joyeuse, émouvante, intelligente, cérébrale ou encore épanouissante, tout à la fois. C’est ce que ce festival voulait nous prouver et force est de constater qu’il a tenu toutes ses promesses.
On attend, certes la prochaine édition avec beaucoup d’impatience mais le festival n’est pas encore terminé. Il ne vous reste plus que quelques jours pour vous décider pour la RIVER Jazz Night qui aura lieu le samedi 24 janvier. Trois concerts de clôture, joués tour à tour dans les salles de la Jazz Station, du Senghor et du Marni avec au centre le même musicien : Manuel Hermia. A ne pas rater !