Qui n’a jamais rêvé de réentendre le générique culte de Malcolm, Boss of Me du groupe américain They Might Be Giants, résonner à nouveau sur nos écrans ? Bonne nouvelle : près de 25 ans après son lancement, Malcolm in the Middle fait son grand retour sur Disney+ pour une mini-saison de quatre épisodes. Nostalgie ou véritable coup de maître ? L’occasion est parfaite pour interroger ce qui a fait de la série un phénomène, et son potentiel à captiver une nouvelle génération.
Une sitcom culte qui a (presque) tout changé
Lancée en 2000, Malcolm a diversifié les codes de la sitcom familiale : fini les rires enregistrés et les scènes lisses, place à un format caméra unique, des dialogues acerbes et un chaos familial assumé. La série a réussi imposer son style avec l’utilisation des codes du “mockumentaire”. Avec sept Emmy Awards, dont un pour son scénario, la série est devenue un objet culte aux États-Unis mais aussi outre-Atlantique.
Grâce à ses nouveautés, Malcolm a non seulement marqué son époque, mais aussi ouvert la voie à des monuments comme The Office (2005), Parks and Recreation (2009), ou plus récemment, Abbott Elementary (2021).
Pour les néophytes, Malcolm raconte les tribulations d’une famille modeste de sept membres. Lois, la mère autoritaire, et Hal, le père farfelu et attachant, affrontent les bêtises et les drames de leurs fils : Francis, le rebelle ; Reese, la brute au grand cœur ; Dewey, l’artiste sous-estimé ; et Malcolm, surdoué mais écrasé par son potentiel. Tout cela, sans oublier le petit dernier, Jamie. Ce portrait d’une famille blanche américaine pauvre, engluée dans des galères financières chroniques, détonnait dans le paysage télévisuel, loin des idéaux bourgeois des sitcoms classiques.
Le pari d’un héritage “intemporel”
Avec son annonce officielle, Disney+ surfe clairement sur une vague de nostalgie. Après les retours de icarly, That’s So Raven, The Proud Family: Louder and Prouder ou encore That’s 70s Show, le revival de Malcolm s’inscrit dans une tendance où les séries cultes tentent de séduire à la fois leurs fans d’origine et une nouvelle génération avec le peu de succès que nous connaissons.
Mais pour réussir, Malcolm devra éviter de miser uniquement sur le passé et trouver comment s’adapter à notre époque. Entre humour corrosif et réflexions sociales, Malcolm a toujours su allier légèreté et gravité. Les nouveaux épisodes, promis comme un mélange de chaos, de surprises et de nostalgie, pourraient prolonger ce cocktail réussi.
« Avec Linwood Boomer et son équipe créative aux commandes, ces nouveaux épisodes offriront tous les rires, les farces et le chaos que les fans ont adorés — avec quelques surprises qui nous rappellent pourquoi cette série est si intemporelle », a confié le 13 décembre Ayo Davis, président de Disney Branded Television au magazine US Variety.
Si le revival est bien exécuté, il pourrait donner une nouvelle profondeur à cette série déjà culte.
Ce que les fans attendent
En 2006, lorsque Malcolm s’est arrêtée, ni les réseaux sociaux ni les smartphones n’étaient au cœur des relations familiales. Aujourd’hui, ces technologies redéfinissent le quotidien et pourraient transformer les intrigues. Comment Malcolm, un surdoué tiraillé entre ses ambitions et sa peur de l’échec, s’épanouirait-il dans un monde hyperconnecté et compétitif ?
La série originale avait un regard brut sur le déterminisme social et la désillusion du rêve américain. « Tu n’as pas droit à la facilité », disait Lois à son fils dans l’épisode final de 2006. Une question nous brûle les lèvres : Malcolm a t-il réussi à gravir les échelons? Et qu’en est-il de ses frères, Reese, Dewey ou Francis ? Le revival pourrait aussi se pencher sur les notions de réussite, de liberté ou de résilience dans une époque plus cynique et complexe.
Au niveau du casting, les fans attendent le retour des acteurs principaux. Frankie Muniz (Malcolm), Bryan Cranston (Hal) et Jane Kaczmarek (Loïs) reprennent leur rôle culte. Pour l’instant, aucune confirmation sur la présence de Christopher Masterson (Francis), Justin Berfield (Reese) ou Erik Per Sullivan (Dewey).
Malcolm aura fort à faire pour convaincre, même sur une mini-saison. Si elle réussit, elle prouvera qu’elle reste, encore aujourd’hui, l’un des meilleurs portraits de la famille américaine dysfonctionnelle.
Pour l’heure nous n’avons aucune information sur une éventuelle date de sortie sur Disney+ en Belgique.