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    Résilience d’Augustin Lebon

    scénario & dessin : Augustin Lebon
    éditions : Casterman
    sortie : 03 mai 2017
    genre : anticipation, science-fiction

    En 2068, la multinationale Diosynta a fait main basse sur l’armée et gère la quasi totalité de l’agriculture. Ses méthodes peu respectueuses de l’environnement ne tardent pas à l’affaiblir. Face à ce constat, plusieurs mouvements résistants se mettent en place. D’un côté, les Fils de Gaïa, aux méthodes expéditives, de l’autre, les Résilients, qui adoptent une approche pacifique et prônent un retour à un travail du sol plus respectueux.

    Généralement, le terme « post-apo » renvoie en grande partie à l’imaginaire développé au sein de bon nombre de médiums, à commencer par les films (notamment une bonne partie du cinéma bis italien), et qui trouvent leur source dans Mad Max 2. Le clin d’œil au premier opus de la saga, sur la quatrième de couverture, de Résilience pourrait donc faire penser que l’album lorgne vers ce type d’univers, peuplé de désert et de grosses cylindrées. Cela serait oublier que le premier épisode de la quadrilogie de George Miller propose une approche plus réaliste du genre.

    C’est également le cas ici, ce qui permet à Augustin Lebon (Le révérend), à la fois scénariste et dessinateur du projet, de développer une palette de nuances plus importante que ce que le postulat de base aurait pu laisser penser. L’auteur évite ainsi d’être trop manichéen dans son engagement, dans ce qui se rapproche au final plus d’un récit d’anticipation que de post-apocalyptique pur et simple.

    Si Diosynta est bien à l’origine de nombreux problèmes, elle n’est pas forcément la multinationale impitoyable et cruelle qu’elle semble être. Bien que ses intérêts soient avant tout économiques, elle est toutefois dépassée par le système qu’elle a mis en place et duquel elle ne peut plus s’extraire. Cela permet à l’auteur de faire passer son message sur l’importance d’une agriculture maîtrisée sans que ce dernier ne semble trop forcé, d’autant que le rythme très resserré de l’album met en valeur les rares moments plus calmes.

    Le tout se fait néanmoins au détriment de certaines intrigues secondaires, pas exemptes de clichés, qui semblent un peu forcées et peinent à s’inscrire de manière pleinement convaincante dans la continuité du récit. Rien de bien grave cependant, leur intérêt ne pouvant réellement être vérifié que dans le second album, qui viendra clore l’histoire, et dont la sortie est d’ores et déjà prévue pour l’année prochaine. Rendez-vous est donc pris, Augustin Lebon faisant preuve, pour son premier scénario, de qualités prometteuses.

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