A l’occasion de la sortie de Arches, son nouvel album studio, nous sommes allé à la rencontre d’An Pierlé pour en savoir un peu plus sur la création de cet album particulier.
Bonjour An Pierlé.
Merci de nous accorder cette interview.
Tu viens de sortir Arches, ton nouvel album studio dans lequel on retrouve cette fois de l’orgue.
Cet album semble fort inspiré des années 80. D’où t’es venue l’inspiration pour ce nouvel album?
Je pense qu’il y a des références qui semblent assez évidentes lorsque l’on pense aux années 80. Il y a ainsi des albums d’artistes que tu trimbales toutes ta vie. Des gens comme Talk Talk, Nico de Velvet Underground, Roxy Music.
Mais je n’essaies jamais de copier quelqu’un volontairement en me disant : “tiens, aujourd’hui, je vais faire une chanson comme tel ou tel artiste”. Sur mes albums, je fais mes propres chansons.
Cependant, il est vrai que ce que l’on crée est toujours un mélange de nos diverses influences musicales. Par exemple, lorsque j’écoute Florence And The Machine, sa musique me fait penser à Fleetwood Mac (un groupe que j’ai beaucoup écouté).
Tu as toujours une radio dans la tête lorsque tu crées quelque chose.
Sur ce nouvel album, on retrouve d’autres musiciens qui ont collaboré avec toi. Était-ce des gens que tu connaissais et avec qui tu avais déjà collaboré avant ?
Alors, il y a un nouveau guitariste qui s’appelle Koen Gisen (rires).
Plus sérieusement, je ne connaissais pas l’organiste Karel de Wilde avant ce projet. J’ai connu Loesje Maieu lorsqu’elle est venue enregistrer avec Flying Horseman dans notre studio. Je voulais une fille pour chanter avec moi parce que dans ce que je voulais faire, je pensais aux tonalités aigues que l’on retrouve dans les cœurs d’églises.
Puis, Koen, en entendant le résultat a été enthousiasmé et a souhaité rejoindre l’équipe.
Mais au départ, il n’était pas prévu?
Non, car en fait, il y eut trois étapes pour créer ce projet très spécifique. La première étape, ce fut de monter quelque chose de spécial pour le festival de Gand en 2012.
Ensuite, nous avons réitéré l’expérience en 2014 pour quelques concerts dans d’autres lieux. Il fallait ainsi faire quelques tests parce que c’était assez compliqué techniquement.
Et enfin, en 2015 et 2016, on a enregistré le disque.
On a voulu trouver une troisième personne pour les chants. Et on a choisi Kaat Hellings.
Nous avons ainsi pu chanter des harmonies à trois voix et j’ai trouvé cela très chouette de pouvoir faire des choses un peu plus compliquées que d’habitude. Une fois que tu as essayé, cela vient de façon naturelle.
Donc, on retrouve des gens nouveaux pour le public mais que je connais depuis un certain temps déjà.
Qu’est-ce qui vous a demandé le plus de travail sur ce disque ?
Koen a dû faire un grand travail sur les rythmiques parce que j’avais utilisé des pistes de Garage Band en pensant que ces sons représentaient bien les sons de batterie des années 80. Mais le résultat n’était pas convainquant. Et Koen a donc retravaillé tout cela en concrétisant mes idées.
Il a aussi apporté certaines idées en faisant plusieurs couches sonores. C’est donc pour moi un grand luxe d’avoir quelqu’un de si rigoureux dans le son.
Le son de ce disque est aussi très particulier du fait qu’il inclus cette fois un orgue.
Oui, Koen a dû d’ailleurs chercher assez longtemps pour trouver la meilleure manière d’enregistrer l’orgue. Parce que c’est un instrument immense qui a des dynamiques assez atypiques. Et il a fallu trouver le moyen de marier ce son avec des synthés qui ont un son plus stable au niveau des dynamiques.
Et puis, on a enregistrer dans une église pendant la nuit. Parce que le jour, il y avait trop de bruit de fond dû à la circulation dans la ville. D’ailleurs, on entend toujours l’ambiance sonore du bâtiment. Il n’y a pas de vrai silence sur le disque.
J’ai vu que tu allais faire un concert dans une église dans le cadre des Nuits du Botanique. Est-ce que tu prévois de faire une série de concerts dans des églises ou dans des salles de concert ?
Les deux, j’espère. Si on a la possibilité de faire plus de concerts dans des églises, j’en ferai. Mais on a aussi quelque chose de particulier à deux claviers. Et donc, j’aimerais faire des salles également. J’aime le fait que l’on ressente les chansons de manière différente selon l’endroit où on les entend.
Au niveau de la composition des chansons, est-ce que tu as laissé une certaine liberté aux musiciens ?
Non, la musique était imposée. Mais par contre, au niveau des voix, nous avons souvent travaillé à trois pour arriver au résultat final. Par exemple, je venais avec des parties écrites que les filles apprenaient. C’était parfois des parties compliquées parce qu’il s’agissait de mélodies qui évoluaient et ne se répétaient que rarement. Et en les chantant, on s’apercevait que l’on devait faire quelques corrections à certains endroits pour que l’ensemble sonne comme il le fallait.
En même temps, on a pris le temps pour faire les choses et on a ainsi pu garder certains instantanés et retravailler certaines choses pour avoir un résultat final qui soit le meilleur possible.
Il y a une autre partie de prévue.
Oui, il y a déjà cinq chansons de prévues pour le prochain disque. Je vais voir si je vais trouver le temps d’en écrire davantage. Je voudrais essayer des choses qui iront plus dans les extrêmes sur cette deuxième partie et mélanger ainsi des chansons pop avec des choses plus simples.
Le prochain concert des Nuits du Botanique est déjà complet. Mais vous pourrez admirer An Pierlé lors de ses prochaines dates :
07/08 – Festival Dranouter – Dranouter
08/09 – De Roma – Antwerpen
10/09 – Theatre De Liege (CU Festival) – Liège