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    Ready Player One, la lutte pour l’héritage d’Hallyday

    Ready Player One
    de Steven Spielberg
    Science-fiction, Action, Aventure
    Avec Tye Sheridan, Olivia Cooke, Ben Mendelsohn
    Sorti le 28 mars 2018

    En 2045, les êtres humains passent la majeure partie de leur temps au sein de L’Oasis, un univers virtuel composé de plusieurs mondes et créé par James Halliday. Au décès de ce dernier, son avatar numérique révèle qu’il a dissimulé trois clés au sein de sa création. Celui qui parviendra à les retrouver en héritera, ainsi que de sa fortune.

    Steven Spielberg revient à la science-fiction, treize ans après La Guerre des Mondes. Pour ce faire, il s’attarde sur L’Oasis, devenu le refuge de chaque personne, un lieu de liberté où l’imagination et les références ont libre cours. Comme le roman d’Ernest Cline qu’il adapte, Ready Player One fourmille donc de détails et d’emprunts à la pop culture au point de clairement nécessiter plusieurs visions si l’on souhaite en déceler un maximum.

    Cette maestria visuelle est relayée par une mise en scène virevoltante et inspirée qui trouve sa pleine mesure lorsqu’elle est couplée à des concepts ludiques, à l’image d’une hallucinante course de voiture vue sous deux angles différents.

    Le film possède quelques autres scènes inventives comme celle-ci, et toutes on un point commun : elles se passent dans l’univers vidéoludique de L’Oasis. À ce titre, le long-métrage essaye tant bien que mal d’osciller entre les différents mondes de jeux vidéos et la réalité, mais peine à trouver un équilibre convaincant. La faute incombe en grande partie au fait que les menaces virtuelles, soit les plus impressionnantes, n’ont au final que peu de conséquences dans le monde réel, tandis que celles qui se passent en dehors manquent d’impact, ne serait-ce qu’à un niveau émotionnel. De quoi émousser un suspense déjà peu aidé par un scénario qui s’articule autour d’une chasse au trésor, mais qui insiste surtout sur les manigances d’une multinationale pour mettre la main basse sur l’héritage de James Halliday, un créateur anarchiste et rêveur, pour en faire quelque chose de purement mercantile.

    De là à imaginer un parallèle entre l’homme derrière L’Oasis et Steven Spielberg lui-même, il n’y a qu’un pas, d’autant que le réalisateur n’a jamais caché sa crainte vis-à-vis de la surabondance des blockbusters et de la nouvelle politique des studios.

    Si le postulat de départ a donc le mérite de ne pas cacher une certaine politisation, le traitement du scénario peine cependant à lui apporter corps et substance. Outre un air de déjà vu bien trop présent, la faute incombe réellement à des personnages qui peinent à sortir de leurs archétypes et font parfois basculer le long-métrage dans le manichéisme, malgré quelques tentatives plutôt maladroites d’en sortir. Pire, la morale finale, bien qu’assénée moins lourdement que prévu, n’en laisse pas moins un goût quelque peu amer. Au vu du projet, et selon la position de tout un chacun, elle pourra au choix être perçue comme une touche un brin mièvre et attendue, ou comme une note cynique légèrement à côté de la plaque. Dire que l’on attendait de Ready Player One une subversion de chaque instant serait mentir, mais il reste dommageable de constater que le film ne parvient jamais à exploiter pleinement un potentiel pourtant présent en filigrane.

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