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    [Ramdam 2017] Mapplethorpe : Look at the Pictures

    Réalisateurs : Fenton Bailey et Randy Barbato
    Durée : 1h49
    Genre : Documentaire
    Nationalités : Américain, Allemand
    Date de sortie : 2016

    « Look at the pictures », phrase prononcée en 1988, par le sénateur Jesse Helms qui clamait sa haine envers Mapplethorpe. Son œuvre a été au centre d’une polémique alors que ce dernier livrait bataille contre la maladie. Ce documentaire nous fait voyager dans l’univers du photographe depuis sa naissance en 1948 jusqu’à son décès en 1989.

    Oubliez tous les a priori que vous auriez pu avoir sur l’artiste, oubliez sa vie tumultueuse et ses quelques clichés jugés obscènes pour vous concentrer sur ses incroyables créations artistiques. Fenton Bailey et Randy Barbato souhaitent bien rendre hommage à Robert Mapplethorpe en nous présentant l’œuvre complète de l’artiste.

    C’est à travers des archives inédites et des témoignages de l’entourage du photographe, tels que Patti Smith, Edward Mapplethorpe ou Blondie, que vous découvrirez l’homme qui se cache derrière des photographies tant provocatrices que sublimes.

    Il faut en effet s’intéresser à toutes les photographies de Robert Mapplethorpe pour en comprendre la profondeur. Devenu célèbre pour l’élégance de ses portraits et de ses natures mortes, il déclarait lui-même « Je recherche la perfection dans la forme. Dans les portraits. Avec les sexes. Avec les fleurs ».

    Mais qui est exactement Robert Mapplethorpe ? Né dans une famille très catholique, il étudie très jeune le dessin, la sculpture et la peinture. Étonnamment, il n’a jamais été intéressé par la photographie, il ne s’est d’ailleurs jamais considéré comme photographe.

    « Je n’ai jamais aimé la photographie. J’aime l’objet. J’aime les photographies que l’on peut tenir dans ses mains. »

    Mapplethorpe est connu pour ses photos de nus, de fleurs et ses portraits. Il photographie beaucoup d’artistes, dont Patti Smith avec qui il entretient une relation amoureuse, et des stars de la pornographie. Sa détermination sera récompensée puisqu’il deviendra un artiste phare des années 80. En 1986, il apprend qu’il est porteur du sida. Peu avant sa mort, il crée sa fondation pour soutenir la photographie et les recherches sur la maladie.

    Grâce au documentaire, on apprend que Mapplethorpe était un artiste complet qui ne faisait aucune distinction entre sa vie professionnelle et sa vie privée. Très ambitieux, son seul souhait était de devenir riche et célèbre tout en créant un art nouveau. D’abord inspiré par les collages, il se rend compte que prendre des photos lui coûtent moins en temps et en argent. C’est alors qu’il s’empare hasardément d’un polaroïd et commence ainsi son ascension vers le succès.

    « Le but d’un artiste est d’en apprendre plus sur soi »

    C’est sa détermination, sa vision artistique et son audace qui feront sa réussite. Non seulement parce qu’il a réalisé un nombre incalculable de portraits, mais surtout parce qu’il a fait du sexe et de sa vie sexuelle le cœur même de son œuvre. « Je ne considère jamais le sexe comme quelque chose de mal », disait-t-il.

    Le documentaire de Fenton Bailey et Randy Barbato replace le parcours de Mapplethorpe de manière très classique. Mais la singularité de son œuvre et le caractère atypique de Mapplethorpe donne le cachet suffisant au film. Un portrait sulfureux du photographe, des témoignages sincères, des vidéos inédites bref, un documentaire troublant d’intensité.

    Alphonsa-Madel Bocklant
    Alphonsa-Madel Bocklant
    Journaliste du Suricate Magazine

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