Scénario : Daiki Kobayashi
Dessin : Daiki Kobayashi
Editeur : Kana
Sortie : 19 avril 2019
Genre : Manga, Shonen
Forts de leur alliance récemment consolidée, Ragna et Crimson prennent pour cible – dans ce deuxième tome de Ragna Crimson – un dragon de 3ème rang nommé Désastros. Ralliant une bande de chasseurs de dragons précédemment vaincue par le dit Désastros, Crimson se sert de Ragna comme d’une arme pour l’atteindre.
Après la longue introduction que constituait le premier volume – dont l’apothéose était la rencontre entre Ragna et Crimson et la mise en place de leur alliance pour combattre les dragons –, la série peut donc prendre son envol et entamer la chasse aux dragons en tant que telle. Le dragon de troisième rang Désastros, tel le premier niveau d’un jeu vidéo, est donc la première étape à passer dans cette quête qui s’annonce longue et ardue.
Ce deuxième volume est surtout l’occasion de découvrir un peu plus la personnalité et les pouvoirs de Crimson, lesquels semblent extensibles à l’infini, et donc loin d’avoir été tous révélés à ce point de la lecture du manga. Le personnage de Ragna, a contrario, est particulièrement effacé dans cet opus, littéralement mis de côté par Crimson lors des morceaux de bravoure.
Ce volume est par ailleurs assez avare en nouveaux personnages, la plupart des nouveaux venus étant ici amené à disparaître assez rapidement. Malheureusement, le seul nouveau protagoniste notable, Slime, est un « sidekick » particulièrement énervant qui semble devoir endosser naturellement le rôle de tête à claque permanente pour l’ensemble de la série.
Si, à l’image du premier tome, cette suite s’offre encore quelques moments d’audace visuelle notable – comme par exemple cette double page envahie par le texte, dans laquelle, l’ennemi grotesque Désastros semble étouffer sous le poids de son propre monologue laborieux –, elle est aussi traversée d’idées décalées voire dérangeantes comme ce recours, dans un paysage d’heroic fantasy somme toute assez classique, à des armes à feu tout ce qu’il y a de plus évoluées et tonitruantes.
Ce deuxième volume place donc son lecteur dans une situation finalement assez inconfortable, en le forçant à se positionner assez vite quant à sa volonté ou non de continuer la lecture. Nul doute que l’aspect déceptif de certains choix – l’effacement de Ragna, la facilité avec laquelle Désastros sera balayé, etc. – mais également la radicalité de certains autres – les anachronismes donc, mais également les allers et retours temporels dans la construction scénaristique – en déboussoleront plus d’un.